Ceci est une déclaration de la Communauté des enseignants-chercheurs en Sciences juridique et politique du Burkina Faso (CEJUP-BF) de soutien aux acteurs de la justice en lien avec « l’exfiltration de Madame Amsetou Nikiema », la guérisseuse de Komsilga ». Lisez plutôt !
Si l’article 129 de notre constitution a tenu à affirmer que « le pouvoir judiciaire est indépendant », c’est parce qu’il ne peut y avoir d’ordre dans la société sans justice véritablement indépendante.
Or, cette indépendance de l’institution judiciaire est mise en cause par ce qu’il est convenu d’appeler maintenant l’affaire Amsetou Nikiema bien connue sous le nom de la « guérisseuse de Komsilga ». Les faits, bien connus, sont d’une extrême gavité : encerclement par des militaires lourdement armés du Tribunal de Grande lnstance Ouaga, afin d’exiger la remise de cette dame ; exfiltration de Madame Amsetou Nikiema des locaux d’où elle se trouvait par des militaires qui auraient reçu mandat de I’Agence nationale du Renseignement (ANR) avec, semble-t-il, l’accord du ministre de la Justice.
Les enseignants-chercheurs en sciences juridiques et politiques du Burkina, réunis au sein de la Communauté des enseignants et chercheurs en sciences juridiques et politiques du Burkina Faso (CEJUP-BF), qui dispensent quotidiennement les principes de justice, de respect de I’Etat de droit et de la chose publique dans les universités ont été également secoués par l’onde de choc qu’à provoquée, au niveau national, cette imimixtion du militaire et du politique dans le traitement des affaires judiciaires.
Aucune raison, aucune motivation ne peut justifier ces comportements : la république et la justice, pilier central de celle-ci, sont au-dessus de tout.
Au moment où le Burkina Faso vit des périodes difficiles du fait de l’insécurité, il convient de ne pas aggraver la situation par des actes de nature à saper I’indépendance de la justice qui constitue la sève nourricière de l’État de droit et la garante des libertés et de l’égalité de tous devant la loi.
Aucun développement et aucune paix durable ne peuvent se construire sans la préservation de la justice et de son indépendance.
Aussi, la CEJUP-BF apporte son total soutien à l’ensemble des acteurs de la justice qui mènent la lutte légitime pour la préservation de leur indépendance. Elle appelle au respect strict des principes sacro-saints qui fondent la séparation des pouvoirs au sein de l’appareil étatique.
Fait à Ouagadougou, le 03 août 2023
Le Bureau exécutif du CEJUP-BF
Le Secrétaire chargé de l’information
Souleymane Toé, Agrégé des facultés de droit
Minute.bf
Si vous êtes réellement véridiques vous les acteurs de la justice et vos soutien allez réclamer la justice pour la population locale restée dans les zones assiégées par les djihadistes
Tu dois être brut. Si non en quoi les militaires ont le droit d’exfiltrer quelqu’un pour des raisons politiques ? Je dis et je répète cet gouvernement est pareil aux autres qui se sont succédés. La différence est que ce ne sont pas les mêmes personnes. La propagande est leur invincible arme.
Très bonne analyse.👍👍👍👍
Parodie de justice ! vous les enseignants de droit n’avez vous pas assister à l’injustice des 27 ans de règne au pouvoir de l’ancien régime ?
Sans vouloir encourager l’injustice, je suis dubitatif sur vos motivations. Et il faut aussi noter que la séparation des pouvoirs est une utopie.
Toujours en train de polémiquer sur des choses de moins valeurs pour un État, combien de dossiers croupissent en justice sans issue et personne ne dit rien. Une justice calquée sur des valeurs qui n’ont rien à voir avec les nôtres.
Tout le Burkina Faso
Séparation des pouvoirs permet de sécuriser le pays. Nul n’est au-dessus de la Loi.