L’affaire a beaucoup défrayé la chronique au Burkina Faso. Cette question d’hélicoptères modernisés au profit de l’armée burkinabè, dans ce contexte de lutte contre le terrorisme au Burkina Faso, n’a pas manqué de susciter un grand tollé au sein de l’opinion nationale et internationale. Dans sa rubrique « Une lettre pour Laye » de ce vendredi 31 décembre 2021, le journal L’Observateur Paalga revient sur la suite de cette affaire qui a fini par atterrir à la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Ouagadougou.
Que s’est-il donc passé ?
Selon des sources judiciaires, qui se sont confiées au journal L’Observateur Paalga, tout est parti d’un contrat entre les sociétés AEROTECHNOLOGIES (vendeur) et ARANKO SECURITY (acheteur).
Signé depuis Septembre 2020 pour un montant de 2 181 789 020 F CFA, l’accord consistait en la modernisation d’hélicoptères au profil de notre armée, engagée, depuis plus de 6 ans dans la lutte contre le terrorisme, a écrit le journal qui ajoute que, selon les clauses de l’accord, « il revenait à AEROTECHNOLOGIES l’obligation, d’une part, d’acquérir un lot d’équipements puis, d’autre part, de les installer sur cinq hélicos déjà fournis à l’armée par ARANKO SECURITY ».
L’exécution du marché devrait se faire au plus tard le 31 janvier 2021. Ce délai contractuel, selon le journal, n’a pu être respecté. C’est ainsi que, finalement, poursuit le journal, ARANKO SECURITY a résilié le contrat et exigé de son partenaire le remboursement de l’acompte de 908 167 176 F CFA.
La société de Rafi Dermardirossian a ensuite décidé d’ester AEROTECHNOLOGIES et son patron, Yves Millogo, devant la justice pour « abus de confiance ».
« Dans son délibéré du 29 décembre 2021, la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Ouagadougou a condamné M. Millogo a, entre autres, une peine de 40 mois d’emprisonnement dont 24 ferme, au versement à M. Dermardirossian de la somme de 206 693 151 F CFA au principal, en plus des dommages et intérêts de 20 000 000 de F CFA », a résumé le journal.
Revenant sur la question de la modernisation des hélicoptères de l’armée, qui consiste à acheter des appareils pour ensuite les équiper de matériels de combat, le journal a ajouté, selon ses sources, qu’il est un peu difficile d’acquérir directement des hélicos de guerre. Il affirme que « l’achat d’aéronefs militaires requiert une très longue procédure dont les autorisations spéciales de survol de territoires étrangers pour des raisons de sécurité interne ».
Pour rappel, après ce grand bruit autour de cette affaire, l’entreprise ARANKO SECURITY avait décidé de livrer sa part de vérité à travers une conférence de presse programmée pour le 28 décembre 2021, qui a finalement été annulée à la dernière minute. « Afin de faire corps avec le peuple burkinabè pendant le deuil national, mais aussi pour des raisons de sensibilité, la société décide de communiquer en toute autre période plus appropriée », a-t-elle écrit pour justifier ce report.
Minute.bf