Revenant sur la personnalité des prévenus qu’il qualifie de « délinquants », le ministère public a déploré la mentalité du Burkinabè d’aujourd’hui. Il a invité le tribunal, ce samedi 24 juin 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga 1, à être ferme dans ses décisions.
« Ils sont prêts à brûler le pays pour un simple épi de maïs », a déploré le parquet qui appelle le tribunal à ne pas minimiser ces faits qui, du reste, sont « très graves » selon lui.
Pour démontrer la gravité des faits, le procureur a établi un lien entre le génocide du Rwanda en 1994 survenu suite à un message mensonger publié sur une radio et les présents faits. « J’établis ce lien parce que les faits sont graves, très grave. Là-bas, ils se sont servis d’une radio mais ici ils ont usé des réseaux sociaux (…) L’objectif, c’était de provoquer un affrontement entre les partisans du Mogho Naaba avec en grande majorité les Mossés et ceux aussi qui seraient contre le Mogho Naaba. Vous vous imaginez ce que ça allait créer ? », s’est exclamé le parquet qui a invité le tribunal à tenir également compte de la qualité de la victime en attribuant la peine. « La victime ici, c’est le Mogho Naaba, une figure emblématique de ce pays. C’est l’incarnation de la noblesse dans toute sa plénitude. Dieu seul sait combien de crises dans ce pays ont été résolues grâce à cette personnalité. La victime ici, c’est le Mogho Naaba, mais c’est toute la société burkinabè. Si le Mogho Naaba est touché aujourd’hui, c’est nous tous qui allons en pâtir. Je représente ici la société burkinabè afin que la peine que vous allez infliger tienne compte de tout cela », a-t-il prié le tribunal l’invitant à être ferme dans la décision qu’il va prendre. « Il faut être ferme Monsieur le Président. Être ferme ne veut pas dire être injuste. C’est être ferme tout en étant juste. Et la seule manière d’être juste dans cette affaire, c’est d’être ferme ! », a-t-il requis.
Oumarou KONATE et Mathias KAM
Minute.bf