Le parquet a prononcé ses réquisitions contre les journalistes Lookman Sawadogo et Alain Traoré dit Alain Alain, ce samedi 24 juin 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga 1, dans le cadre du procès des appels à incendier le palais du Mogho Naaba. Les journalistes sont poursuivis pour les mêmes chefs d’accusation : « flagrant délit de non-dénonciation ». Le ministère public a requis 5 ans de prison et 5 millions de FCFA d’amende, le tout ferme contre chacun des prévenus.
Concernant Lookman Sawadogo. Selon le parquet, lorsque Marcel Tankoano a été arrêté, il a tout de suite envoyé un message à « ses acolytes ». « J’ai été arrêté prenez vos dispositions », a écrit Marcel Tankoano. Lookman Sawadogo de lui répondre : « supprime les messages ». « Si ce n’est pas de la complicité, je ne vois pas autre chose », a postulé le parquet.
En plus, Lookman Sawadogo a dit que « c’était lui sa volonté d’arriver à une autre Transition inclusive ». « La troisième transition est le moyen de repartir sur de nouvelles bases. Il faut une transition dirigée par un civil, un gouvernement d’union nationale », a-t-il dévoilé des données du téléphone de Lookman Sawadogo. Il est « coupable des faits de non-dénonciation », selon le parquet. « Il aurait pu dénoncer au lieu de ça, il a préféré s’associer », a-t-il dit.
Concernant le cas Alain Alain, il est poursuivi lui aussi pour « complicité par non-dénonciation de délit ». Pour le procureur du Faso, il était au parfum par la production et la publication des audios. « Alain Alain le savait très bien », a révélé le parquet. Pour s’en convaincre, le parquet invite à jeter un coup d’œil sur les échanges avec les autres prévenus et Aminata Rachow. Dans les échanges, pour le prévenu Alain Alain, il fallait agir pour aller vers une autre transition. Alain Alain a même dit à la barre, qu’il reconnaît ses opinions et qu’elles étaient privées. Mais, « une opinion qu’on n’est pas capable d’assumer publiquement, il faut s’en méfier », a demandé le procureur. « S’il ne peut pas assumer publiquement, c’est qu’il y a des faits contraignantes », a ajouté le parquet, qui poursuit que Alain Alain a dit à Aminata Rachow que « la troupe veut descendre le capitaine, mais les armes manquent ». Alain Alain souhaite, donc d’après le ministère public, que des militaires d’un pays aient des armes pour s’affronter.
Pis, à en croire le parquet, Alain Alain était même à la recherche de fonds pour achever « leur projet ». « Il faut faire appel au kôrôs (grands, ndlr) », a dit Alain Alain à Lota. « Le prévenu Alain Alain savait. Il pouvait dénoncer. Il avait les informations sur le projet funeste du Front unis pour le Faso (FUF), même s’il n’était pas membre. Il n’a pas fait la dénonciation auprès de l’autorité. Voilà pourquoi nous le poursuivons pour flagrant délit de non-dénonciation et il est coupable », a requis contre Alain Alain, le procureur du Faso.
Pour la peine, le parquet a demandé que chacun des prévenus, Lookman Sawadogo et Alain Alain, soit condamné à 5 ans de prison ferme et 5 millions de FCFA d’amende également ferme.
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Mathias Kam et Oumarou Konaté
Minute.bf
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