Au Tribunal, ce jeudi 22 juin 2023, le Journaliste Alain Traoré dit Alain Alain a été invité à revenir sur des échanges qu’il aurait eu avec certains activistes comme Naïm Touré et Aminata Rachow et aussi avec le prévenu Abdoul Karim Baguian dit Lota.
« J’ai rencontré Abdoul Karim Baguian à travers le collectif des journalistes, leaders d’opinion et activistes menacés. Un jour, il m’a envoyé un message sur les réseaux sociaux. C’étaient des menaces de mort qui étaient proférées contre ma personne. Un autre jour, il m’a envoyé un message en disant qu’il était temps de lancer l’assaut. Il m’a demandé où étaient mes leaders. Et je lui ai dit qu’ils étaient hors du pays », a-t-il expliqué.
Pour ce qui est de l’activiste Naïm Touré, il dit l’avoir rencontré sur les réseaux sociaux. « Un jour, on a échangé sur les réseaux sociaux et je lui ai demandé son contact. Souvent, je le pique pour avoir des informations et lui aussi, il m’envoyait des informations. En Journalisme, on appelle ça des coups de poings. C’est par Naïm Touré que j’ai eu, le contact de Aminata Rachow », a-t-il révélé.
Parmi les messages que Alain Alain a reçus de Aminata Rachow, Naïm Touré ou Abdoul Karim Baguian dit Lota, il figure des messages comme : « Il est temps qu’on agisse », « Il est temps de passer à l’assaut ».
Interrogé sur la nature de ces messages lors de son audition devant le procureur, Alain Traoré a déclaré, selon le président du tribunal, que le message dans lequel il est dit qu’« il est temps de lancer l’assaut » est dirigé contre le président de la Transition, mais pas dans le sens d’une tentative de déstabilisation.
Alain Alain a expliqué que le message qu’il a envoyé s’inscrit dans la volonté de leur collectif de mener une lutte pour arracher la liberté d’expression que le pouvoir en place tente de confisquer. Il fallait donc, pour cela, « lancer l’assaut ». Il affirme que s’il y avait d’autres plans voilés derrière cette expression qu’Abdoul Karim Baguian lui a envoyé, il n’était pas informé. « Pour moi, quand il a envoyé le message disant qu’il fallait lancer l’assaut, c’était pour entreprendre des actions comme rencontrer les autorités coutumières et religieuses. Parce qu’au Collectif, nous avions entrepris une ligne d’actions à mener dans le sens de notre lutte. C’est pourquoi j’ai répondu par Ok. Mais à un moment donné au cours de nos échanges, il a parlé de moyens, qu’il nous faut des moyens. C’est là que j’ai compris que nous n’étions pas sur la même longueur d’onde », a-t-il confié.
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Oumarou KONATE
Minute.bf