En prélude à l’arrivée du Cheick Souleymane Soré au Burkina Faso, les membres de l’Union pour le service de l’islam et la Patrie (USIP) ont animé un point de presse ce mercredi 23 avril 2025 à Ouagadougou. Objectif : exprimer leur souhait de rencontrer le guide spirituel vivant au Nigéria pour échanger sur des questions liées à l’islam et à la cohésion sociale.
Selon les membres de l’USIP, depuis son lieu de résidence au Nigéria, le Cheick Souleymane Soré s’est exprimé à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux et dans les médias, en critiquant les positions et pratiques du mouvement sunnite. Il aurait, d’après eux, publié une serie de documents remettant en cause les fondements de leur mouvement et mettant en doute leur ancrage même dans les préceptes de l’islam. Certains de ses propos auraient même établi, toujours selon leurs dires, un lien entre le sunnisme et le terrorisme à travers le monde.

Face à ces déclarations qu’ils jugent « diffamatoires » et « préoccupantes », les membres de l’USIP disent vouloir rétablir une meilleure compréhension de leur foi à travers le dialogue. « Dans ses interventions, il soutient que nous, membres du mouvement sunnite, sommes dans l’erreur. Mais nous restons convaincus de suivre la voie tracée par le prophète. C’est pourquoi nous sollicitons ce débat religieux avec le Cheick, pour échanger sereinement et de manière fraternelle, dans l’intérêt de l’unité des fidèles musulmans », a déclaré l’Imam Mahamadi Gansonré, chargé de l’éducation au sein de l’USIP.
Dans ce contexte national où l’apaisement du discours religieux est essentiel, les membres de l’USIP soutiennent que leur démarche vise à contribuer à la paix sociale. Ils disent être particulièrement affectés par certaines accusations, qu’ils estiment nuisibles au vivre-ensemble. « Nous pensons qu’un dialogue respectueux et apaisé nous permettra d’éclairer les fidèles et de renforcer la pratique de notre religion dans la sérénité », a souligné l’Imam Gansonré, déplorant également les « jugements hâtifs » portés souvent sur le mouvement sunnite par certaines personnes qui, selon lui, méconnaissent ses principes. « Il est possible que le Cheick aussi n’ait pas une connaissance approfondie de notre mouvement. Ce dialogue serait donc l’occasion de mieux se comprendre, de dissiper les malentendus et, pourquoi pas, de nous unir davantage », a-t-il ajouté.

Les responsables de l’USIP disent avoir tenté à maintes reprises d’entrer en contact avec l’équipe de l’imam, en vain. Ils disent donc espérer que la visite de ce dernier au pays, leur permette d’échanger directement avec lui.
Oumarou KONATE
Minute.bf