Avant sa mort, l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, Directeur de cabinet du Président du Faso au moment des faits, a été entendu, en décembre 2015, sur l’affaire Dabo Boukary. Sa déposition a été lue, ce mardi 20 septembre 2022 au Tribunal de grande Instance Ouaga II où se déroule le procès Dabo Boukary.
Dans sa déposition, feu Salifou Diallo a nié avoir donné des instructions à qui que ce soit pour exécuter une quelconque mission. Selon cette déposition datant de décembre 2015, au moment des faits, il était à Bamako au Mali où il s’entretenait avec l’ancien Président Moussa Traoré. « J’étais au Mali quand le Président du Faso m’a appelé dans la nuit pour m’informer que les éléments du Conseil de l’Entente ont manœuvré un étudiant et qu’il est décédé. Je lui ai demandé, c’est qui? Et il a répondu : c’est les Gaspard-là », a-t-il affirmé.
Feu Salifou Diallo, a affirmé dans sa déposition, n’avoir jamais donné d’ordre à aucun miliaire pour faire quoi que ce soit. « Je n’ai jamais donné d’ordre à qui que ce soit. Je ne suis pas un militaire, comment je pouvais donner des ordres à un militaire ? », a-t-il confié au juge d’instruction.
Du reste, il a déclaré avoir lui-même exigé en 1991, que le dossier soit jugé afin que toute la lumière soit faite. Mais, le président lui aurait repondu en ces termes: « On va voir ça » sans plus jamais evoquer la question avec lui.
En 2015, Salifou Diallo considérait déjà ce dossier comme une manœuvre politicienne dirigée contre sa personne. « Ce dossier est une arme politique utilisée par certains hommes politiques pour atteindre ma personne », avait-il déclaré aux juges d’instruction.
Le défunt a aussi battu en brèche les affirmations selon lesquelles c’est lui qui aurait donné la liste d’étudiants à arrêter. « Je ne connaissais aucun étudiant. Comment pouvais-je donner des noms ou même indiquer leur domicile ? », avait-il déclaré avant sa mort.
Oumarou KONATE
Minute.bf