Le 10 août 2019, une nouvelle ère soufflait sur le royaume de Boussouma. Dima Sigri venait de succéder à son défunt père, Dima Sonré. Lequel avait totalisé 32 ans de règne sur le territoire de Boussouma dans le centre-nord. Naaba Sonré s’était également illustré en termes de durée de mandats législatifs. Jusqu’à sa mort le 30 juillet 2019, il s’était toujours fait élire député. A l’arrivée de Naaba Sigri sur le trône, beaucoup dans le royaume croyaient que le fils se contentera du traditionnel mais pas du politique pur.
Pour ce faire les signes annonciateurs n’ont pas manqué. L’une des mesures de Dima Sigri était la «suppression » du parti de son père, le Rassemblement pour la Démocratie et le Socialisme (RDS). Deuxièmement il procède au remplacement des panneaux d’indication « RDS » par « palais royal ». Il n’en fallait pas plus pour que bon nombre d’analyses déclare que « le nouveau » ne fera pas la politique comme son père. Erreur !
La troisième mesure est diamétralement opposée aux deux premières. Dima Sigri convoque les conseillers municipaux du RDS pour leur signifier sa volonté de lancer un nouveau parti. L’Alliance panafricaine pour la Démocratie (APR) est ainsi créée. Il se met vite au travail. Les chefs traditionnels de son ressort sont informés de la volonté du « Pang Saba » de reprendre le siège de son père à l’Assemblée nationale. Aux législatives du 22 novembre Naaba Sigri se présente tête de liste dans le Sanmatenga, épaulé par d’autres chefs dont celui de Louda.
A la présidentielle, il affiche son soutien à Roch Marc Christian Kaboré contre son « père » Kadré Désiré Ouédraogo. Au décompte final, son soutien Roch Kaboré est réélu au premier tour. Dima Sigri est élu député. Le siège du père à l’Assemblée nationale est sauf. Dima Sigri étend ainsi son règne. Un règne parti pour durer certainement encore dans le temps. Dima Sonré est mort, vive Dima Sigri !
Minute.bf