L’assemblée nationale a adopté mercredi la loi portant fixation de quota et modalités de positionnement des candidates ou des candidats aux élections législatives et municipales au Burkina Faso. Cette loi, en son article 1, fixe un quota au profit de l’un et l’autre sexe, les modalités de positionnement des candidates et des candidats aux élections législatives et municipales au Burkina Faso. Elle fixe également des sanctions…
Réuni en plénière ce mercredi 22 janvier 2020, l’Assemblée nationale a adopté la loi fixant le quota genre. Au cours de cette plénière, des députés ont estimé que l’adoption de cette loi est intervenue un peu tard. Pour cette partie des députés, dont Jacques Palenfo, député du groupe parlementaire Rassemblement démocratique (RD), la liste nationale pour les législatives des partis politiques devraient être consacrées aux femmes. Certains estiment même que les femmes devraient être placées en tête des listes différentes listes électorales (municipales et législatives).
D’un autre côté, il y a des députés qui pensent que la place de la femme doit être méritée. Sa position sur la liste électorale de son parti doit être consubstantielle à sa capacité à s’imposer par le travail. Pourtant, l’article 3 de cette loi sur le quota genre stipule que : « les listes de candidatures présentées par chaque parti politique, regroupement de partis politiques ou regroupement d’indépendants, sur l’ensemble des circonscriptions électorales où il est en compétition, comporte en tête de liste titulaire, au moins 30% de l’un et l’autre sexe ». La loi précise également à son article 4 que « chaque liste de candidatures présentée à l’occasion des élections législatives ou municipales doit être alternée femme-homme ou homme-femme ».
Les femmes seront utilisées…
Kadidia Yanogo/Zongo, députée du groupe parlement RD pense que cette histoire du quota genre reste de la poudre aux yeux. Les femmes, est-elle convaincue, seront placées en tête de liste dans les localités où le taux de réussite du parti dont elles font partie sera très bas. Et elles seront accusées de ce fait de « l’échec cuisant » du politique dans ladite localité. Kadidia Yanogo/Zongo a donc souhaité que la sanction qui suivra le non-respect de cette loi par les partis politiques soit plutôt redirigée de façon positive chez « ceux qui payent bien leurs impôts » en vue d’inciter ceux qui ne payent pas à pouvoir le faire. Chose qui, à l’entendre, permettra de suppléer au déficit budgétaire de l’Etat.
En effet, cette loi prévoit en son article 10, des sanctions pour tout parti qui ne respectera pas le quota genre. « Tout parti politique, regroupements de partis politiques ou regroupements d’indépendants qui respecte les dispositions de la présente loi et qui a atteint au résultat le quota de 30% d’élus (es) de l’un et l’autre sexe par circonscription électorale, bénéficie d’un surplus de financement public, au titre de la campagne électorale », dit l’article 10 de cette loi qui précise par contre que « le surplus de financement représente 20% du montant total alloué par l’Etat au titre du financement de la campagne électorale ».
Selon l’explication donnée par le gouvernement à travers Siméon Sawadogo, ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale, les partis politiques qui ne respecteront pas le quota genre selon cette nouvelle loi verront leur subvention frappée d’une réduction de 20% qui seront redistribués aux partis qui auront respectés la loi.
Roch Kaboré doit passer de l’acte à la parole
Certains députés ont appelé le président du Faso qui avait fait du respect du quota genre une promesse publique, à joindre l’acte à la parole. Le député Fati Ouédraogo qui est de cette partie des députés qui demandent l’action du président sur cette question a indiqué, pour sa part, que si le président du Faso a la volonté de respecter ce quota, qu’il le prouve maintenant dans ses actions. « Roch doit joindre l’acte à la parole», interpelle un autre député.
Armand Kinda
Minute.bf