Kongoussi, chef-lieu de la province du Bam, situé à quelques 100 kilomètres de Ouagadougou, accueille aujourd’hui un grand nombre de déplacés qui fuient les localités de Komsilga, Bayenfoulgo, et environnants après les attaques à Deneon et à Komsilga qui auraient fait respectivement 7 et 10 morts vendredi et samedi dans la commune de Zimtanga.
Selon une source locale, le déplacement massif des populations des localités attaquées vers la ville de Kongoussi avait semé la peur dans l’esprit des « Bamois », les habitants de Kongoussi, qui s’étaient terrés dans leurs concessions ce matin. Mais à l’heure où nous tracions ces lignes, selon la même source, les choses ont commencé à redevenir normales. « La ville était un peu vide mais les gens ont commencé à sortir. Moi-même je suis dehors maintenant. Nous apprenions qu’un renfort de nos forces de défense et de sécurité a été envoyé aux populations des localités qui ont été la cible des attaques hier et avant-hier », nous confit notre source.
Selon une autre source, Kongoussi se remplit de déplacés: « Devant notre cour, il y a des populations entassées. D’autres, les jeunes, sont assis sur leurs engins auprès des siens qui ont élu domicile à la belle étoile depuis hier ».
Que dire de cette publication d’un internaute, ressortant de Kongoussi qui interpelle ?: « Un autre jour se lève sur Kongoussi. Après les massacres perpétrés à Singa, Norde, Komsilga, Deneon (Commune de Zimtanga) qui a entraîné la mort d’au moins 25 personnes, il y a une débandade générale dans presque tous les villages. Si certains ont une idée sur leur destination, pour d’autres, c’est simplement partir, s’éloigner de la zone d’insécurité. A Kongoussi, déjà hier, un bon nombre de familles ont reçu des parents, des amis, des proches… Certaines personnes incluant femmes et enfants ont dormi à la belle étoile. Jusqu’à quand, cette saignée ? Pour le moment, l’urgence, après la sécurité, c’est se nourrir, s’abriter. Il serait bien que les cœurs sensibles s’engagent dans le secours ».
Les attaques s’intensifient de jour en jour au pays des hommes intègres, surtout dans sa partie septentrionale. Plus de 500 morts depuis le début des attaques en 2015, selon un bilan estimatif.
Le président du Faso a condamné les différentes attaques et a assuré que tout sera mis en oeuvre pour lutter contre ces forces du mal qui endeuillent et continuent d’endeuiller les pauvres populations.
AK.
Minute.bf