A Kongoussi, dans la province du Bam, à 115 kilomètres de la capitale Burkinabè, l’Hydre terroriste est beaucoup crainte par les populations qui ont vidé plus d’une trentaine de villages des différentes communes de la province pour se retrouver dans la cité du Haricot vert.
D’un bout à l’autre dans la province du Bam, les déplacés récitent aux journalistes ces litanies étouffantes, de cette pieuvre terroriste qui tend ses tentacules dans presque toutes les régions du pays depuis maintenant quatre ans. Ces « fous de Dieu » qui sèment peur et terreur ont fini par peindre en rouge sang certaines localités du Sahel et du Centre-nord aujourd’hui vidées ou presque, de leurs habitants. Ce sont 45 472 personnes déplacées qui ont été enregistrées, à la date du 7 octobre 2019 à Kongoussi. A la même date, 2 094 ménages ont pu bénéficier des vivres, soit un total de 27 949 personnes, à en croire Ousséni Kaboré, directeur provincial du ministère de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire du Bam. Chaque personne reçoit 12 kilogrammes de céréales pour une durée d’un mois. Pour ce qui est du niébé, chaque personne n’a droit qu’à 3 kilogrammes pour la même durée.
« Au début, les terroristes rentraient dans certains villages environnants de Zimtenga, ciblaient certaines personnes et les tuaient. Nous nous sommes dits à l’époque qu’il y avait des personnes précises qu’ils traquaient pour une raison ou une autre. Mais avec l’évolution du temps, ils avaient changé de stratégie. Ils tuaient en grand nombre. Leur souhait était de voir rassembler plusieurs personnes. Ils ouvraient le feu sur tout le monde immédiatement. Ces derniers temps ils ont massacré beaucoup de personnes dans les villages. Il y a des infirmes qui ne pouvaient pas fuir comme nous, mais ils les ont tous supprimés. Après ils ont continué leur sale besogne à Komsilga et à Kargo. C’est en ce moment que nous avons réalisé que la situation était très grave. Ils ne ciblaient plus les gens. Ils tuaient tout le monde. On nous a fait croire que l’armée viendrait nous soutenir. Mais des personnes que nous voyons en tenue terre du Burkina à qui nous voulions nous confier se retrouvent être des terroristes et abattent tous ceux qu’ils voyaient. Ne sachant plus à quel homme de tenue se fier, nous avons donc fui tous nos villages pour nous retrouver ici », relate Moumini.
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A.K
Minute.bf