Ceci est une déclaration du Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) en lien avec les condamnations de Blaise Compaoré et de Djibril Bassolé.
Le MBDHP suit avec attention l’évolution de la situation politique actuelle au Burkina Faso. Cette situation est marquée par la décision du gouvernement du MPSR de faire venir au Burkina Faso Blaise COMPAORE, ancien Président du Faso. Ce dernier, faut-il le rappeler, fait l’objet d’une condamnation par contumace à la prison à vie pour des faits d’attentat à la sûreté de l’Etat, de recel de cadavres et de complicité d’assassinats. Cette condamnation sanctionne le rôle joué par Blaise COMPAORE dans les évènements du 15 octobre 1987.
Le MBDHP note que la présence de Blaise COMPAORE au Burkina s’est faite à l’invitation du Président du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, au mépris des règles et principes élémentaires de l’Etat de droit.
Cette invitation abominable et scandaleuse du Président du MPSR constitue un signal fort négatif pour l’indépendance de la justice dans notre pays. Elle constitue également un mépris pour toutes les victimes des crimes de sang et des crimes économiques qui ont jalonné l’histoire de la 4ème République.
Parallèlement, le MBDHP a appris l’expiration de l’autorisation de sortie du territoire national accordée à monsieur Djibril Yipènè BASSOLE pour des raisons de santé. Ce dernier, qui se promènerait allègrement entre la France et la sous-région afin d’exécuter des missions occultes, fait également l’objet d’une condamnation à dix (10) ans de prison pour trahison suite à la tentative de coup d’Etat militaire de septembre 2015 qui a causé quatorze (14) morts et fait près de 270 blessés. Cette situation place le concerné en situation d’évasion.
Ces faits mettent à nue la véritable feuille de route du MPSR dont on est aujourd’hui légitimement fondé à croire que l’une des missions principales est la restauration des caciques du régime déchu de Blaise COMPAORE et l’absolution de ces derniers de tous leurs crimes sous le prétexte de la réconciliation nationale.
Le MBDHP rappelle que la vérité et la justice restent les préalables et les socles indispensables à tout processus de réconciliation. Le règne de l’impunité est l’une des causes de la fragilité structurelle du Burkina.
C’est pourquoi, le Mouvement appelle les autorités judiciaires à prendre leurs responsabilités et à agir avec fermeté pour l’exécution des décisions de condamnation des sieurs Blaise COMPAORE et Djibril Yipènè BASSOLE.
Enfin, le MBDHP appelle l’ensemble de ses militantes et militants à la vigilance et à la mobilisation. Il les invite à poursuivre et à intensifier leurs actions d’information et de sensibilisation aux droits humains à la lumière des évènements actuels.
Fait à Ouagadougou, le 08 juillet 2022
Le Comité exécutif national
Minute.bf