Fin novembre 2021, une manifestation contre le passage d’un convoi de l’armée française au Niger avait fait un bilan officiel de trois morts. Le 17 décembre 2021, le président du Niger Mohamed Bazoum avait ainsi exigé une enquête de la part du Niger mais aussi de la France pour déterminer les circonstances de ces meurtres.
Ces enquêtes n’ont rien donné mais les deux parties ont décidé de dédommager les familles des victimes.
« Graves défaillances du dispositif de maintien de l’ordre »
Dans un entretien accordé aux journaux La Croix et L’Obs publié mercredi, le président Bazoum déclare ne pas être satisfait de l’enquête française, qui « a consisté à dire que l’armée française avait procédé à des sommations avec des armes létales. Elle a conclu que ses militaires n’avaient pas tué ». Or, « ce sont probablement les moyens létaux utilisés par l’armée française, à des fins de sommation, qui ont eu pour effet d’atteindre un certain nombre de manifestants et tué trois d’entre eux, des enfants », pense-t-il.
« Mais », a-t-il ajouté, « si la France a une part de responsabilité, le Niger aussi. Nous avions engagé des forces pour maintenir l’ordre et elles n’ont pas été efficaces. Les Français ont dû se dégager eux-mêmes, ils ont dû utiliser des moyens létaux qui ont pu provoquer la mort ». Mais les enquêtes n’ont rien prouvé de précis sur la cause exacte de la mort des manifestants. Les deux parties ont donc décidé de dédommager les familles des victimes.
« L’exploitation des résultats de l’enquête de la gendarmerie du Niger et de l’armée française n’ayant pas permis de cerner le déroulement exact des événements qui ont provoqué la mort et les blessures des manifestants, le Niger et la France ont décidé d’assurer ensemble le dédommagement des familles des victimes ainsi que des blessés », indique un communiqué du ministère de l’intérieur nigérien relayé par le journal français Le Monde.fr.
Ce dédommagement sera « à parts égales » entre les deux pays pour chacune des victimes, précise le communiqué sans pour autant donner le montant.
En rappel, ce même convoi de l’armée française qui avait quitté Abidjan pour Gao au Nord du Mali avait été bloqué aussi par des manifestants à Kaya dans le centre-nord du Burkina Faso. Des blessés avaient également été enregistrés lors ces manifestations.
Minute.bf