Le mouvement Brassard noir était face à la presse le vendredi 19 avril 2019 à Ouagadougou pour donner sa lecture sur la situation sécuritaire du Burkina Faso, les crises communautaires et la réconciliation nationale tant attendue par les Burkinabè. Intervenant sur la question de la réconciliation nationale, le mouvement a rappelé que celle-ci ne se décrète pas. La réconciliation doit être, selon les conférenciers, l’aboutissement de la vérité et de la justice afin d’apaiser les cœurs des familles des victimes.
Le mouvement Brassard noir s’est réjoui de la réussite de l’opération « OTAPUANOU » décrétée dans la partie Est du Burkina Faso par les autorités militaires pour lutter contre le terrorisme. La foudre de « OTAPUANOU » a été, selon Boukaré Conombo, président du mouvement, une réussite car elle aurait permis de sécuriser l’Est. « Les écoles fermées ont été rouvertes, les populations déplacées ont rejoint leurs terres, en un mot la vie a repris son cours normal. Les mesures prises par le gouvernement ont produit les résultats attendus pour le grand bonheur des populations », s’est-il réjoui.
Le mouvement a ainsi souhaité qu’une telle opération qui produit des résultats probants soit aussi décrétée dans le Sahel, surtout dans la localité de Djibo, considéré comme l’épicentre du terrorisme, et d’Arbinda où les conflits communautaires et les attaques terroristes ont fait couler beaucoup de sang.
Le Brassard noir dit regretter le fait que le terrorisme ait pu créer entre Burkinabè, de la méfiance, entrainant des crises communautaires. Le mouvement invite donc le gouvernement à mettre en œuvre une politique ou une stratégie de résilience communautaire face à la radicalisation et à l’extrémisme violent, à sensibiliser les populations déjà en détresse sur la nécessité de leur vivre-ensemble en les amenant à refuser toute collaboration avec les forces du mal, à préserver la paix et la quiétude de ces populations.
Pour ce mouvement, le Burkina Faso est confronté à une « déstabilisation politique et militaire » et non à du terrorisme. Les premiers responsables de ce mouvement disent fonder leur thèse sur les différentes révélations qui sortent du procès du putsch manqué de septembre 2015 en cours au tribunal militaire de Ouagadougou.
Intervenant sur la question de la réconciliation nationale, Boukaré Conombo a déploré le comportement de certains hommes politiques, de certaines organisations de la société civiles et ONG. Pendant que les Burkinabè attendent la vérité sur les crimes économiques et de sang qu’a connus le Burkina Faso à une période de son histoire, a poursuivi M. Conombo, « des organisations politiques et des politiciens en perte de vitesse comme la CODER, des OSC, Ablassé Ouédraogo, (président de Le Faso Autrement), veulent utiliser honteusement la réconciliation nationale comme fonds de commerce ». Pour le Brassard noir, la réconciliation nationale ne se décrète pas. Il faudra, selon M. Conombo, laisser les choses se faire en suivant la logique vérité-justice-réconciliation. « La réconciliation nationale doit être l’aboutissement de la vérité et de la justice afin d’apaiser les cœurs des familles de ces nombreuses victimes », a-t-il conclu.
Armand Kinda
Minute.bf