Le Comité national de suivi du Pèlerinage à la Mecque (CNSPM) a initié, ce mercredi 22 mai 2024, à Ouagadougou, une rencontre d’échanges avec le Ministre en charge de l’administration territoriale, Emile Zerbo. Cette rencontre a permis aux acteurs du Hadj de faire l’état des lieux des préparatifs du pèlerinage 2024.
Ils sont 8 143 pèlerins burkinabè qui accompliront du 14 au 19 juin prochain, le cinquième pilier de l’islam à la Mecque. Pour permettre un bon déroulement de ce rendez-vous important pour la communauté musulmane du Burkina Faso, le CNSPM a annoncé ce mercredi plusieurs innovations. Ces solutions, selon le comité, permettront de pallier aux difficultés rencontrées par les pèlerins sur le site du pèlerinage.
Selon le président du CNSPM, Amadou Sidibé, la première des innovations relève du digital. En effet, a-t-il expliqué, pour garantir la sécurité des pèlerins, il est prévu des bracelets informatisés individuels avec Code QR à porter au moment des embarquements par chaque pèlerin. Ces bracelets, des explications du président, contiennent des informations sanitaires du pèlerin qui permettront aux équipes d’encadrement de lui porter assistance sur le site du pèlerinage en cas de malaise.
Outre cette innovation, il a aussi été rédigé une correspondance interpellative aux différentes agences de voyages sur les sanctions éventuelles qu’elles encourent en favorisant l’arrivée des clandestins sur le site des Burkinabè à Mina.
Aux dires de M. Sidibé, des mesures ont d’ailleurs été prises pour lutter contre l’envahissement des pèlerins clandestins sur le site réservé aux Burkinabè à Mina. « Les organisateurs sont tenus de préciser le nombre de leurs pèlerins et leur affecter une tente spéciale. Les visas Mujamnala, devront être également être orientés vers leur Mutawif. Outre cela, les propriétaires d’agences résidents en Arabie-Saoudite doivent avoir des visas hadj ou un sticker, autrement, ils sont considérés comme clandestins », a-t-il déclaré.
Pour lui, le gros problème que rencontrent habituellement les pèlerins burkinabè à la Mecque est lié à la question des clandestins, ces personnes detenteurs de visas autres que celui du Hadj, mais, qui s’infiltrent dans le dispositif de pèlerinage de façon clandestine. « Ces visas ne donnent pas l’autorisation à ces individus d’aller sur le site du Hadj. Cette année, nous avons 8 143 pèlerins et la place que nous avons à la Mecque est uniquement réservée pour ces personnes. Souvent on ajoute 50 à 100 places pour des imprévus. S’il s’avère qu’il y a 500 à 600 personnes qui débarquent, cela pose un problème. Surtout qu’il y a un nombre de matelas qui est prevu en fonction du quota de chaque pays « , a-t-il expliqué.
Il a assuré cependant que les mesures prises pour le présent pèlerinage permettront de lutter contre ce phénomène. Les autorités saoudiennes ont aussi prévu, à en croire le Président, des mesures pour expulser et sanctionner les étrangers qui débarqueront sur leur territoire sans Visas Pèlerinage durant la période. « Ces personnes payeront d’abord 10 000 Riyad avant d’être expulsées du territoire. Ils se verront également interdire le pèlerinage pour une période de 5 ans », a-t-il dit.
Le Président de la Coordination des agences de voyages, Issa Dianda, a pour sa part confié qu’à ce stade, les choses sont fin prêts côté organisation pratique, pour le départ des pèlerins. Il a confié que 118 agences sont accréditées cette année et à ce jour, tous les visas ont été émis. « Les formations théoriques sont déja OK. Les logements sont également prêts. À ce jour, le site est également déjà aménagé par les autorités saoudiennes pour déjà accueillir les premiers pèlerins qui partiront dès demain », a-t-il fait savoir.
Après avoir écouté les différentes présentations, le ministre Emile Zerbo, a félicité l’ensemble des acteurs impliqués dans l’organisation. Il s’est réjoui des innovations apportées, qui, permettront selon lui, d’assurer un Hadj réussi à l’ensemble des pèlerins burkinabè. Le ministre en charge de l’administration territoriale a, par ailleurs, appelé les agences de voyages au bon sens et au respects de leurs engagements envers les pèlerins à la Mecque.
Il n’a pas manqué de mettre en garde les personnes qui s’adonneraient à des comportements déshonorants, en terre saoudienne : « Je serai là-bas. Je ne vais pas aller avec vous mais j’aurai des représentants avec vous sur les lieux. On est tous Burkinabè. Si j’apprends que telle ou telle chose se sont passées là-bas qui n’honorent pas notre pays, les auteurs auront des comptes à me rendre à leur retour. C’est mieux qu’ils restent là-bas en même temps », a-t-il mis prévenu. Il a en outre invité le Comité de suivi du Pelerinage à mettre tout en œuvre pour démasquer les pèlerins clandestins pour des sanctions éventuelles à leur retour.
Pour rappel, le premier vol départ pour le pèlerinage à la Mecque est prévu pour ce 23 mai 2024. Chaque pèlerin, pour y prendre part, a dû débourser la somme de 3 276 500 FCFA.
Oumarou KONATE
Minute.bf