Suite aux « manquements » de certains organes qui ont publié des informations qui se sont avérées erronées sur les événements de Solhan, le Conseil supérieur de la Communication (CSC) a convoqué une conférence de presse pour expliquer les mesures, les sanctions prises pour éviter que de telles choses se reproduisent. C’était le mercredi 9 juin 2021 au siège de l’institution à Ouagadougou.
« Un nombre de victimes plus élevé que celui de la source officielle ; un retour des terroristes sur les lieux de l’attaque (Solhan) qui se seraient emparés des vivres et du bétail des populations victimes ; l’annonce d’une nouvelle attaque terroriste sur l’axe Sebba-Dori (information suivant laquelle, selon une source anonyme, un mini-car aurait été intercepté et tous les passagers auraient été neutralisés par les terroristes ; une attaque du village de Dambam 24h après celle de Solhan », sont entre autres les manquements que le CSC a reproché à certains médias dans le traitement des événements autour du massacre à Solhan le 5 juin dernier, de 132 civils (officiel). Des fautes qui vont de « la non-vérification préalable des sources d’information à la publication de fausses nouvelles », a qualifié le président du CSC, Mathias Tankoano qui poursuit en dénonçant « l’atteinte au droit à l’image et la diffusion d’images choquantes » dans les productions de certains médias.
Pour tout cela, Mathias Tankoano estime que ces événements ont mis à l’épreuve le traitement de l’information dans la crise du terrorisme par les médias burkinabè dont « le professionnalisme » est pourtant « salué au-delà de nos frontières ». « Malheureusement, le constat indique que nos médias, au moment où ils doivent contribuer à lutter contre ce fléau en apportant leur encouragement aussi bien aux Forces de Défense Sécurité (FDS) qu’aux populations civiles, foulent au pied leur responsabilité à travers des publications faites au mépris des règles sacro-saintes de la déontologie ».
Les médias invités à plus de professionnalisme
Partant, « 9 organes audiovisuels et 9 organes de presse écrite et en ligne ont été épinglés » par l’autorité de régulation des médias qui précise tout de même qu’ils n’ont pas été « sanctionnés ». « Des lettres d’observations » ont été adressées à ces organes épinglés que sont : « L’Observateur Paalga, Aouaga, Wakat Sera, Afrique.net, Boima TV, Wouninfo, Infowakat, la Rtb télé et radio, la LCA, BF1, 3TV, Burkina Info, Canal3 et Pulsar ».
Tout de même, il faut noter que Oméga médias a été suspendu tandis que la RTB et RFI, eux, sont convoqués par le CSC pour audition avant de statuer sur leur sort.
Ainsi, tout en invitant les médias à « redoubler de vigilance, à faire preuve de professionnalisme et davantage de responsabilité », le président du CSC a précisé que ces mesures ne visent pas à « museler » la presse.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf