295 dossiers de promotions et de projets immobiliers irrecevables sur un total de plus de 406, c’est le chiffre record présenté par le ministre en charge du développement urbain, Benewendé Stanislas Sankara, au cours d’un point de presse, le lundi 17 janvier 2022 à Ouagadougou.
La satisfaction des besoins en terme de logement n’a pas suivi la forte croissance de la population urbaine au Burkina Faso. Pour pallier cela, l’Etat par le biais du ministère en charge de l’habitat a associé le privé à travers les promoteurs immobiliers. Cependant, bon nombre de ces acteurs du privé ne sont pas en règle selon le Ministre Stanislas Sankara, qui a fait savoir que sur plus de 400 dossiers de promoteurs immobiliers traités, « 295 sont irrecevables », annoncant du même coup le possible retrait de 23 000 hectares (ha) sur les 30 000 ha mobilisés par les promoteurs immobiliers.
A ce jour, « 275 agréments de promoteurs immobiliers ont été délivrés » par l’Etat burkinabè pour « accroître la contribution du privé dans l’offre en logement ». Cependant, a regretté le ministre en charge du développement urbain, « force est de constater que la promotion immobilière annoncée au départ comme une panacée n’a pas produit des effets à la hauteur des attentes ».
Ainsi, dans une circulaire, le ministre décidait de « la suspension des demandes d’approbation de projets immobiliers ». Cela a permis de mettre en instance « 400 projets immobiliers », selon Stanislas Sankara qui se félicite de ce que le nombre des promoteurs immobiliers a été bloqué à « 275 », grâce à cette suspension, en mars 2019.
« 23 000 ha libérés sur 30 000 ha mobilisés par les promoteurs immobiliers »
Par ailleurs, pour voir clair dans la promotion immobilière, Benewendé Stanislas Sankara a mis en place une commission ad hoc le 30 juillet 2021. Les résultats de cette commission, présentés par Camille Soubeiga, Directeur général de l’architecture, de l’habitat et de la construction, font état de « 295 dossiers déclarés irrecevables » sur les 406 dossiers de promoteurs immobiliers. Les 295 dossiers, selon ses explications, concernent des « surfaces mobilisées en dehors des surfaces directeurs », ne respectant pas les conditions d’urbanisation. Ce sont donc 105 projets qui ont été déclarés recevables par les services techniques du ministère en charge de l’habitat.
A titre illustratif, le ministre Sankara a révélé qu’un audit dans la commune de Saaba a retenu seulement 4 promoteurs et projets immobiliers en règles sur un total de 40.
En outre, les résultats de la commission ad hoc, selon Camille Soubeiga ont permis de libérer « 23 000 ha sur 30 000 ha mobilisés par les promoteurs immobiliers ».
Et à Benewendé Stanislas Sankara de rassurer que « l’Etat travaille à protéger les populations qui sont des victimes collatérales de l’acaparement des terres ». Il promet à ce sujet une publication de la liste des promoteurs et des projets immobiliers en règle.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf