vendredi 18 octobre 2024
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Burkina : 772 milliards de F CFA pour restructurer les zones non-loties

Le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, Mikaïlou Sidibé, était à l’hémicycle devant les députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT), le mardi 07 mars 2023, pour répondre au député Adama Yasser Ouédraogo, relatif à la mise en œuvre effective du Programme de restructuration des zones non-loties.

Commencer dès maintenant à désamorcer la bombe foncière. C’est le leitmotiv du ministre en charge du foncier et de l’urbanisme, Mikaïlou Sidibé. En effet, depuis des décennies, les grandes villes du Burkina connaissent une explosion démographique due à l’exode rurale entrainant ainsi, la création de zones d’habitation communément appelées « zones non loties ». Ce phénomène s’est intensifié avec la crise sécuritaire qui secoue le Burkina depuis 2016 engendrant ainsi un déplacement massif de la population des zones touchées vers les grandes villes.

Le Gouvernement, en vue de créer un cadre de vie commode dans ces zones non-loties, a élaboré un programme de restructuration de ces habitats spontanés. Ce projet a pour ambition d’aménager environ 14 localités des 13 chefs-lieux de régions du Burkina, auxquels s’ajoute Pouytenga qui présente une spécificité en termes de typologie. De façon schématisée, pour la région du Centre, le Programme s’étend sur toutes les communes du Grand Ouaga (Ouagadougou, Saaba, Loumbila, Pabré, Tanghin-Dassouri, Komki-Ipala, Komsilga et Koubri). « En 2018, c’était près de 22 000 hectares concernés (21 904 ha), abritant plus de 4 millions d’habitants. Presque 67% de cette superficie concernait le Grand Ouaga (14 634 hectares) dont plus de 10 000 hectares (10 366 ha) pour la seule ville de Ouagadougou, représentant plus de 47% de la superficie totale et plus de 70% de la superficie du Grand Ouaga. La ville de Bobo-Dioulasso, plus concernée après Ouagadougou, occupait 1068 hectares, soit, moins de 5% », a détaillé le ministre en charge de l’urbanisme.

Foi de Mikaïlou Sidibé, la mise en œuvre de ce projet nécessite la mobilisation d’un montant de 772 milliards de FCFA sur 5 années entre 2023 et 2028. Cette somme sera répartie, à en croire le ministre Sidibé, de façon tripartite. « Elle sera repartie entre l’État à travers la prise en charge de la mise en place des réseaux d’eau et d’électricité ; les populations résidentes soit 90% des résidents qui contribueront pour 100% dans une logique d’hypothèse de 10% d’indigents qui n’auront pas à payer et les investisseurs où il s’agit d’utiliser la plus-value foncière engendrée par la valorisation de ces espaces, en cédant à prix étudiés, les parcelles commerciales et les réserves pour équipements, assortis de contrepartie en construction d’immeubles », a détaillé Mikaïlou Sidibé.

Mikailou Sidibé, ministre de l’habitat et de l’urbanisme, face aux membres de l’Assemblée législative de transition

« C’est un Programme qui porte sur les zones déjà habitées c’est à dire les non-loties. Donc intervenir dans ses zones déjà habitées ce n’est plus du lotissement. Le lotissement c’est de diviser des terrains nus, mais là il s’agit des terrains déjà occupés. Donc on vient faire un aménagement, une restructuration pour pouvoir le rendre plus viable et apporter plus de sécurité mais également apporter un certain nombre d’équipements et de services », a-t-il expliqué en sus. Ce projet va débuter dans la commune rurale de Saaba, à la sortie Est de Ouagadougou.

De la nécessité de mener des réformes courageuses

En ce qui concerne la levée de la suspension des lotissements à Ouagadougou et Bobo Dioulasso, le ministre Sidibé a demandé plus de temps pour prendre des mesures. « Ces suspensions font suite aux travaux d’enquête parlementaire qui ont demandé qu’il y ait un apurement, un traitement d’un passif au niveau du foncier. Une fois qu’on aura plus de visibilité dans la mise en œuvre du Programme, on pourra aller vers la levée de la suspension », a-t-il annoncé.

Notons qu’à l’issue des réponses du ministre Mikaïlou Sidibé, il a reçu à l’unanimité le soutien des députés pour mener des « réformes courageuses » sur la question du foncier. « Le chantier a été reconnu très difficile mais la peine de la mener a également été manifestée », a conclu le ministre Sidibé.

En rappel, selon les chiffres du dernier Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) de 2019, du Burkina, le taux d’urbanisation était de 26,1% pour une population urbaine estimée à 5 360 112 habitants sur les 20 505 155 que comptait le Burkina.

Mathias Kam
Minute.bf

1 COMMENTAIRE

  1. Créer de nouvelle ville simplement…. Celui qui refusede rejoindre ces villes… 🤔🤔🤔 je rentre au labo et je vous reviens…

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