Né à Folonzo, dans la commune de Niangoloko, province de la Comoé, région du Cascades, O. S. est un cultivateur a comparu devant la chambre judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme au Tribunal de grande instance Ouaga II. Il a été reconnu coupable pour des faits d’Association de malfaiteurs terroristes, de mise en danger de la vie d’autrui. O. S. qui a été un griot des terroristes dans son village, a été condamné à 21 ans de prison ferme dont 17 ans de sûreté.
Si le terrorisme a pu s’implanter dans certaines zones du Burkina Faso c’est en partie à cause des complicités internes. C’est le cas de O. S., un vieillard de 63 ans. Courant 2016, les terroristes font irruption une première fois dans son village. Ils ordonnent de nouvelles habitudes vestimentaires et une nouvelle idéologie. Lors de leur deuxième visite, O. S. se tient auprès d’eux pour traduire leurs préceptes, montrer des cours à incendier. C’est ainsi que la cour de O. Y. sera incendiée. Aussitôt ce dernier porte-plainte contre O. S. en l’accusant d’avoir indiqué son domicile aux terroristes pour y mettre le feu. L’épouse de O. Y. dans un témoignage souligne que les terroristes sont venus à leur domicile plusieurs fois et une fois elle a vu O. S. les conduire jusqu’à leur cachette. Il lui dit même de ne pas avoir peur des terroristes et qu’ils ne s’en prennent qu’à ceux qui tiennent des armes. Après maintes dénonciations, O. S. sera mis aux arrêts en septembre 2023.
À la barre, O. S. habillé en complet tissu, 1,60 m environ, ne reconnaît pas les faits. « Non, je n’ai rien fait », nie-t-il. Pourtant, en enquête préliminaire, comme le témoigne son PV d’interrogatoire, O. S. reconnait les faits à lui reprochés. Il y précise qu’il reconnaît avoir joué le rôle de griot et d’informateur des terroristes, il y a plusieurs années. Il s’est dit prêt à assumer le prix, car il le mérite. Mais à la barre, il accuse O. Y. d’être le terroriste.
« Donc au village tout le monde ment et c’est vous qui dites la vérité ? », lui demande la chambre au vu des témoignages l’accablant. Un fils du prévenu O. S., témoigne même que son père recevait les terroristes chez lui. Mais O. S. est resté droit dans ses bottes. Il n’a rien fait.
Des constantes qui accablent le prévenu…
Pour le procureur, il y a plusieurs constantes dans le dossier qui prouvent la culpabilité du prévenu. D’abord, au moins 7 personnes entendues dans l’affaire sont unanimes que le prévenu est associé aux groupes armés terroristes. Ensuite, dans son interrogatoire, il a reconnu ses actions en faveur des terroristes. Enfin, son attitude « coupable » montre à souhait qu’il est de connivence avec ces gens. « Ses arguments en enquête préliminaire ont été vérifiés et elles coïncident », a confié le procureur.
Pour le procureur, les faits sont à suffisance réunis contre le prévenu. Il a requis qu’il soit déclaré coupable et, en répression, de l’en condamner à une peine d’emprisonnement de 21 ans dont 16 ans de sûreté et 2 millions de F CFA d’amende ferme, conformément à l’article 361-2-3 et 611-2 du code de procédure pénale.
« J’ai déjà 63 ans. La peine si on doit ajouter, c’est beaucoup », a déclaré le prévenu en dernier ressort pour sa défense.
Le Tribunal, statuant publiquement, après le débat contradictoire, suivant la procédure en matière correctionnelle et en premier ressort a déclaré O. S. coupable des faits d’association de malfaiteurs terroristes en lien avec une entreprise terroriste, complicité de destruction volontaire de bien et vol. En répression, les juges ont condamné O. S. à une peine d’emprisonnement de 21 ans ferme dont 14 ans sûreté et au paiement de 2 millions de CFA d’amende ferme. La chambre a condamné, en outre, le prévenu au dépens.
Conformément à la loi en vigueur, le prévenu O. S. dispose de 15 jours pour faire appel de cette décision de justice, s’il n’est pas satisfait.
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Mathias Kam
Minute.bf
