Sur initiative du consortium Centre pour la gouvernance démocratique (CGD)-Diakonia-NDI et Pax, le colonel à la retraite Auguste Denise Barry a donné une communication le 14 décembre 2022, sur le thème : « État des lieux des accords de coopération internationale, déterminants et enjeux ».
Dans le développement de cette thématique, l’expert en sécurité a indiqué que dans le contexte actuel du Burkina Faso, les sociétés privées de sécurité peuvent être mises à profit pour aider les éléments des forces de défense et de sécurité dans l’accompagnement de certaines missions comme la sécurisation des institutions et des personnalités. Cela, dit-il, à l’instar des pays occidentaux, où les missions extraprofessionnelles sont uniquement réservées à ces structures privées de sécurité, les Forces de sécurité intérieure ne s’occupant que des missions purement militaires ou militaro-sécuritaires.
« Aujourd’hui, dans les pays occidentaux, on tente de faire en sorte que les armées qui sont de plus en plus requises à cause des restrictions budgétaires, travaillent à cerner le minimum de missions extraprofessionnelles et restent dans le cadre purement militaires ou militaro-securitaires. Maintenant, tout ce qui environne les petites missions, peuvent être rempli par des structures privées », a-t-il indiqué.
De son avis, l’Etat ne peut pas tout faire, aussi bien au niveau économique qu’en matière de défense. Il faut donc, dit-il, réorganiser ce secteur et confier aux sociétés de sécurité privée, des missions comme la garde des institutions publiques et des autorités politiques pour permettre à la gendarmerie et à la Police d’être plus opérationnelles et de se concentrer sur l’essentiel. « Quand j’étais ministre, j’ai été sidéré de voir qu’au niveau des forces de sécurité (la gendarmerie et la police, ndlr), il y a tellement d’astreintes. Les gens n’arrivent même pas à souffler. Pourquoi ? Parce que vous avez des ministres qui veulent la sécurité rapprochée. Vous avez des établissements financiers, les banques qui veulent la sécurité et tout ça c’est la gendarmerie et la police qui s’en occupe. Vous avez même des opérateurs économiques qui ont des policiers pour leur sécurité renforcée dans ce pays », s’est-il indigné.
Pour le Colonel à la retraite, il faut trouver les moyens de réorganiser le secteur de la sécurité et de la défense pour permettre aux forces de défense et de sécurité intérieure, qui sont d’ailleurs en sous effectifs, de se centrer sur leur mission principale qui est la reconquête du territoire national.
Oumarou KONATE
Minute.bf