Divers déchets plastiques dont des sachets, des bidons usés, jonchent certaines places de la ville de Koudougou, au centre-ouest du Burkina. Fort de ce constat, certains citoyens se sont lancés dans l’entrepreneuriat écologique en se donnant pour mission le recyclage de ces ordures.
Oumarou Ouédraogo est un artisan installé dans la cité du cavalier rouge. Il utilise principalement les déchets plastiques comme matières premières.
« Le sachet n’est pas mauvais, c’est l’être humain qui est mauvais ». Par ces termes, il explique le caractère utilitaire des déchets plastiques.
Pots de fleurs, pavés, tabourets et même des poubelles sont fabriqués par ce jeune talentueux avec seulement du sachet et du sable. « Chaque fois que je sors de la maison, je vois des sachets trainer partout dans la rue ; c’est là que j’ai eu l’idée de transformer ces déchets en des objets utilitaires », a-t-il indiqué. Cette activité lui permet de se faire de l’argent tout en contribuant à la préservation de l’environnement.
Comme difficulté majeure, Oumarou Ouédraogo relève le manque de publicité et de promotion de ce type d’activité par les autorités locales. « Nous sortons souvent pour sensibiliser les populations et les inviter à ne pas jeter les sachets qu’ils utilisent à la maison mais plutôt à les stocker dans un sac et nous appeler pour quon vienne les récupérer », a-t-il laisser entendre.
Il exhorte les autorités, surtout celles qui s’occupent des questions sanitaires et environnementales à l’encourager dans son travail et surtout à sensibiliser les populations.
Georgette Benao, présidente de la brigade verte de Koudougou, est spécialiste du tissage des pagnes. Ses pagnes traditionnels sont en partie fabriqués avec du sachet. « Les gens sont étonnés de voir les pagnes tissés avec du sachet ; c’est pourquoi beaucoup achètent mes pagnes, après s’être rassurés au préalable de leur bonne qualité », a-t-elle fait savoir.
Afin de réduire les déchets plastiques qui polluent l’environnement, elle sillonne les rues de la ville pour ramasser les sachets qu’elle utilise ensuite pour fabriquer des sacs. Lesquels sacs sont utilisés par les femmes pour faire le marché. Elle confectionne aussi des banderoles qui servent à orner les hangars lors des expositions, des nappes de tables et bien d’autres articles.
Dame Benao fait des poulaillers avec des bidons remplis de sable. Pour un meilleur assainissement des ville, elle invite les populations à consommer les productions locales afin de réduire considérablement la quantité de déchets plastiques qui jonchent les rues des différentes villes du pays.
A l’endroit des femmes tisseuses, Georgette Benao les invite à venir se former afin d’acquérir des compétences qui leur permettront de faire réduire l’utilisation du fil de coton et de se faire des économies.
Le manque de prise de conscience citoyenne et le jet des déchets plastiques dans la nature constituent un danger pour la santé et l’environnement. Des politiques écologiques durables devraient être adoptées pour la préservation des précieuses ressources naturelles, pensent nos deux interlocuteurs.
En attendant, à Koudougou, cité du Cavalier rouge, ce qui est supposé être un problème est devenu une source de revenu.
Sakina ROAMBA (Correspondante)
Minute.bf