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vendredi 19 avril 2024

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Burkina : Des multinationales « maltraitent » certains travailleurs

Seize experts du Comité d’Analyse et de Recherche syndicale du Burkina (CARES-BURKINA) des quatre Centrales syndicales affiliées que sont la Confédération Nationale des Travailleurs du Burkina (CNTB), la Confédération syndicale du Burkina (CSB), l’Organisation Nationale des Syndicats Libre (ONSL) et l’Union Syndicale des Travailleurs du Burkina (USTB) ont, à travers le  projet « Soutenir l’action syndicale en matière économique et sociale pour faire du travail décent une réalité en Afrique », mené des études sur les conditions de vie et de travail des travailleurs du secteur informel. Les résultats de ces études ont été présentés à la presse le samedi 30 novembre dernier à Ouagadougou.

« Ces dernières années les syndicats africains sont rarement impliqués d’une manière effective dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de développement économique parce qu’il existe un climat de méfiance des acteurs politiques vis-à-vis des syndicats. Sur le plan social, les organisations syndicales sont reconnues comme acteur de la démocratie et de la gouvernance sociale », note Francis Ouédraogo, Secrétaire général adjoint de la confédération syndicale burkinabè (CSB), représentant du superviseur national du  Comité d’analyse et de recherche syndicale (CARES-Burkina), avant d’indiquer que « les syndicats sont les mieux à même de connaitre la réalité du monde du travail et de défendre les intérêts des travailleurs.

Partant de cette analyse, les organisations syndicales ont mené des études, Francis Ouédraogo, rappelant que les résultats des recherches du CARES-Burkina sur ces faits avaient déjà fait l’objet d’une déclaration liminaire à la suite de laquelle, des recommandations « fortes » ont été faites, estime que « si ces recommandations sont appliquées par nos autorités, elles doivent contribuer sérieusement et de façon  bénéfique à améliorer les conditions socioéconomique des travailleurs et travailleuses, et partant, de toute la population du Burkina Faso ».

Les recommandations faites par les organisations syndicales

Francis Ouédraogo, Secrétaire général adjoint de la confédération syndicale burkinabè (CSB)

Ainsi, en termes de recommandations, les syndicats ont souhaité que la protection sociale soit étendue aux travailleuses et travailleurs de l’économie informelle dans les pays francophones de la CEDEAO.  Ils ont invité le gouvernement à revoir le caractère non obligatoire de l’assurance ; à faire de la couverture  sociale  un droit humain fondamental ; à organiser des vastes campagnes de sensibilisation à l’attention du personnel de santé et des bénéficiaires pour une meilleure mise en œuvre de l’assurance maladie universelle ; à impliquer suffisamment les syndicats dans les structures de gestion de l’assurance maladie ; à assouplir  les conditionnalités de souscription et de paiement ; à sensibiliser massivement les acteurs du secteur informel pour une bonne adhésion et à adapter les techniques de communication en fonction du public cible.

A l’attention de l’Assemblée nationale, CARES-Burkina a souhaité la relecture des textes et des lois dans l’optique de rendre l’assurance retraite obligatoire pour le secteur informel et l’initiation des contrôles de l’action gouvernementale en matière d’assurance.

Le mauvais traitement des multinationales

La deuxième priorité qui a concerné les recherches de CARES-Burkina, c’est l’amélioration de la gouvernance budgétaire dans les pays francophones de la CEDEAO et de l’UEMOA. Sur ce point, l’étude du CARES a révélé que les syndicats ne sont pas pris en compte dans le processus d’élaboration du budget de l’État. Les organisations syndicales recommandent donc la mise en place d’un dispositif permettant l’implication des organisations syndicales dans le cycle budgétaire.

La dernière priorité qui sur laquelle les études ont été menées est la question de la promotion de la responsabilité sociale des entreprises et des droits des travailleurs dans les multinationales dans les pays de la CEDEAO et de l’UEMOA. Sur cette priorité, des recommandations ont également été faites. Dans son intervention, Francis Ouédraogo a rappelé que l’étude du CARES a permis d’identifier et de répertorier 45 multinationales présentes au Burkina Faso. Cependant, 9 seulement d’entre elles ont signé des accords-cadres mondiaux (ACM) avec des fédérations syndicales internationales (FSI).

L’étude a aussi relevé que dans certaines multinationales « les travailleurs sont mal traités mais aussi que certaines multinationales ont recours de façon abusive à la sous-traitance ». Ainsi, sur ce fait, les organisations syndicales ont, à l’intention du Gouvernement et des multinationales, appelé à veiller au respect des conventions internationales 87 relatives à la liberté syndicale et 98 relatives à la négociation collective de l’OIT ratifiée par le Burkina Faso. Aussi, les syndicats ont-ils demandé la vulgarisation des ACM et ceux signés par les EMN dont les filiales sont présentes au Burkina Faso. Ils invitent également le gouvernement à veiller au respect des droits humains et syndicaux dans les filiales et chaines d’approvisionnement des entreprises multinationales (EMN) au Burkina Faso.

Armand Kinda

Minute.bf

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