jeudi 21 novembre 2024
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Burkina : « Des partenaires ont refusé de nous vendre des armes » (Me Kyelem de Tambela)

Face aux membres de l’assemblée législative de transition, ce mardi 30 mai 2023, le Chef du gouvernement burkinabè, Appollinaire Joachimson Kyélem de Tambela a fait le point de l’évolution de la situation sécuritaire depuis la prise du pouvoir par le Capitaine Ibrahim Traoré et l’installation de son gouvernement le 25 octobre 2022.

Comme le Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré, c’est le terme « bandits armés » que le premier ministre Kyelem De Tambela a choisi pour désigner les terroristes. À l’en croire, la victoire contre les « bandits armés qui infestent le pays » ne pouvait se faire sans une réorganisation des Forces de défense et de sécurité, et sans l’acquisition des équipements adéquats, non seulement contre les « bandits armés », mais aussi contre tous ceux qui s’avèreraient être leurs soutiens, à quelque niveau que ce soit.

Ainsi, a-t-il rappelé, dans la réorganisation des forces de défense et de sécurité, pour un meilleur maillage du territoire, il a été créé trois autres régions militaires, portant le nombre à six régions militaires. À cela s’ajoute, six bataillons d’intervention rapide (B.I.R.), six légions de gendarmerie, deux nouvelles bases aériennes. « Nous avons procédé au recrutement de 6 000 soldats, et de 5 000 autres en cours actuellement. Il a enfin été procédé au recrutement de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (V.D.P.) », a déclaré le Premier ministre. Il a aussi assuré que le nombre des VDP est appelé à croître de sorte à être en mesure d’assurer la sécurité, même dans les zones les plus reculées du pays.

En ce qui concerne l’acquisition des équipements militaires, Me Kyelem de Tambela, a déploré le fait que, certains partenaires refusent de vendre des armes au Burkina Faso. « Des partenaires qui, pourtant, font des affaires au Burkina Faso, ont refusé de nous vendre des armes, pire, certains partenaires ont même dissuadé d’autres de le faire », a décrié le Chef du gouvernement qui dit alors s’être posé la question de savoir ce que vaut une amitié quand, au moment le plus critique de votre existence, « le prétendu ami refuse de vous tendre une main secourable, alors même que ladite main secourable est censée être rétribuée ».

« Sous d’autres cieux, ces mêmes partenaires qui nous ont tourné le dos ont, du jour au lendemain, convoyé des quantités considérables d’armes, pour voler au secours de certains pays. Voudrait-on alors sacrifier les Burkinabè, pour ensuite se répartir le territoire et ses richesses avec les bandits armés ? C’est là une question légitime. Ne sommes-nous pas des humains comme les autres ? En tout cas pas à leurs yeux, tel qu’on le constate. Au-delà du Burkina Faso, les Africains doivent apprendre à se poser les vraies questions quant à leurs relations avec le reste du monde », a confié Me Kyelem de Tambela.

Il a confié à cet effet, que le gouvernement burkinabè, a, pour sa part, très vite compris que le salut du pays réside dans la diversification des partenariats. « Nous avons compris qu’il fallait aller, au besoin, au-delà de l’horizon, pour explorer de nouvelles pistes, non seulement pour la survie du pays, mais aussi pour l’émancipation de nos populations. Cela nous a conduits au renforcement de nos relations avec la Russie, la Chine, la Turquie, l’Iran, la Corée du Nord, le Venezuela », a-t-il affirmé tout en confiant que les discussions se poursuivent avec d’autres pays.

Pour lui, il faut au Burkina Faso, une diplomatie à la fois réaliste et conquérante. « De nouvelles pistes de coopération, dans pratiquement tous les domaines, s’ouvrent à nous, pour nos populations, pour nos hommes et femmes d’affaires. À nous de savoir être à la hauteur des nouveaux défis (…) Désormais, les relations entre le Burkina Faso et ses partenaires se font dans un climat de confiance et de respect mutuel. Rien ne peut nous être imposé. L’histoire étant faite de vicissitudes, peut-être qu’un jour le Burkina Faso se soumettra encore au dictat de quelques puissances étrangères. Mais, ce sera après nous. Pas avec nous. Nous pouvons nous tromper, mais nous agirons toujours en toute souveraineté, à l’aune des intérêts du Burkina Faso », a conclut Me Apollinaire Kyelem de Tambela.

Minute.bf

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