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jeudi 25 avril 2024

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Burkina : Des syndicats déterminés à poursuivre la lutte pour la satisfaction de leurs revendications

En conférence de presse ce mardi 31 mars 2020 à Ouagadougou, la coalition des syndicats signataires du préavis de grève du 27 février 2020 a assuré que tout sera mis en œuvre pour poursuivre la lutte contre la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs. Ces syndicats disent être déterminés à mettre en œuvre « toutes les actions nécessaires pour obtenir l’annulation des mesures répressives injustes déclenchées par le pouvoir MPP et ses alliés mais également pour faire aboutir la plateforme légitime contenue dans le préavis de grève déposé le 27 février 2020 ».

Les syndicats ont déploré le fait que depuis leur mouvement, le gouvernement a été indisponible au dialogue. « Du dépôt du préavis de grève jusqu’à son exécution et même jusqu’aujourd’hui, le gouvernement n’a pas jugé utile de mettre en place un cadre de discussion avec notre coalition », déplore Bassolma Bazié, porte-parole de la coalition. Pis, regrette-t-il, « des membres du gouvernement, des responsables du MPP, ont engagé une campagne à travers laquelle ils profèrent accusations et menaces contre nos syndicats ».

Malheureusement, en réponse aux « concessions importantes » que ces syndicats disent avoir fait pour tenir compte de la situation sanitaire marquée par la propagation du Coivd-19 au Burkina Faso, « les autorités ont choisi d’exploiter la situation pour abattre une répression sauvage sur nos militants, le but évident étant de liquider les organisations combatives des travailleurs ». De ces mesures du gouvernement, il ressort que plus de 90% des travailleurs dont les salaires sont suspendus relèvent du MENA/PLN. Au total 675 agents ont vu leur salaire suspendu. L’opérationnalisation de ces suspensions, à en croire M. Bazié, a impliqué les directeurs et chefs d’établissements militants du MPP qui ont été réunis le 04 mars 2020. Les syndicats restent convaincus que « le gouvernement ne peut invoquer aucun texte pour justifier les mesures répressives qu’il abat sur les travailleurs ».

Les syndicats pensent aussi que les listes transmises en vue des suspensions de salaires ont été établies sur des bases subjectives. Ainsi, parmi les travailleurs dont les salaires ont été suspendus, il y a, selon le porte-parole de la coalition, des travailleuses en congé de maternité, des agents en stage dans les écoles de formation, etc.

Des insuffisances dans les mesures prises contre le Coivd-19

Intervenant sur la question de la pandémie à Covid-19 qui a déjà fait 12 morts à la date du 28 mars 2020, les syndicats notent des « insuffisances notoires » dans les mesures prises pour endiguer la propagation de la maladie. Ces insuffisances sont liées essentiellement à l’absence de concertation avec les acteurs et les populations, ainsi que de mesures d’accompagnement en vue d’atténuer une quelconque conséquence desdites mesures.

Ainsi, à en croire les syndicats, de nombreux malades dans la détresse peinent à obtenir une prise en charge, contrairement aux annonces et aux assurances du Centre des Opérations de Réponse aux Urgences Sanitaires. Également, certaines formations sanitaires sont démunies et les agents de santé, sans protection digne de ce nom, se démènent pour venir en aide aux populations avec un sentiment d’impuissance.

Les syndicats font aussi remarquer que la décision de mise en quarantaine de certaines localités dont Ouagadougou n’a pas pris en compte des nombreux cas particuliers, ce qui conduit plusieurs personnes à passer par des voies contournées pour accéder à leurs localités de résidence. Aussi, la suspension du transport interurbain, à les en croire, n’a pas associé les acteurs et par conséquent n’a pas prévu de mesures d’accompagnement. Les conférenciers ont denoncé les dérives qui ont cours « dans l’application du couvre-feu, encouragées par le gouvernement à travers son porte-parole, en dépit du recadrage public du procureur ».

La coalition des syndicats signataires du préavis de grève des 120 heures a exigé du gouvernement des mesures d’accompagnement en faveur des populations en détresse ainsi que des mesures de protection des travailleurs du public comme du privé. Elle appelle les travailleurs à la sérénité malgré la situation dramatique que connaît le pays, situation dans laquelle les hommes du pouvoir assument, selon elle, une grande part de responsabilité, à exécuter les consignes et les mots d’ordre, à rester à l’écoute de leurs responsables. « Nos organisations mettront en œuvre toutes les actions nécessaires pour obtenir l’annulation des mesures répressives injustes déclenchées par le pouvoir MPP et ses alliés mais également pour faire aboutir la plateforme légitime contenue dans le préavis de grève déposé le 27 février 2020 », assurent les conférenciers du jour.

Armand Kinda
Minute.bf

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