Le collège des femmes de la Confédération paysanne du Faso (CPF) a animé, ce lundi 12 octobre 2020 au siège de la CPF à Ouagadougou, une conférence de presse. L’objectif était de procéder au lancement de la campagne de plaidoyer « les femmes rurales pour un Burkina sans faim ». Cette campagne vise à engager les candidats à la présidentielle prochaine pour la prise en compte des 8 mesures du manifeste des femmes rurales dans leur programme quinquennal.
Les femmes rurales du Burkina Faso, « épine dorsale de l’économie rurale du pays et moteur de l’économie nationale», occupent plus de 60 % des activités des acteurs du primaire, de la transformation agroalimentaire et du secteur informel.
Bien que représentatives dans la sphère économique, ces femmes sont confrontées à plusieurs difficultés. En effet, selon l’INSD, les femmes ne bénéficient que de 4, 3% des revenus agricoles et l’accès à la terre reste toujours un défi pour les femmes rurales, car seulement 7,4% des agricultrices sont propriétaires de leurs terres contre 31,5% au niveau des agriculteurs qui sont propriétaires des leurs.
Sur le plan de l’accès aux financements, les femmes rurales font savoir que « seulement 4 % des femmes productrices ont accès au crédit contre 12% des hommes », et ce, elles mentionnent également que la situation n’est guère reluisante concernant la formation professionnelle agricole, car en 2019, les femmes représentaient seulement 24,8% des jeunes formés dans les centres de promotion rurale. Sans compter la persistance de l’insécurité ambiante que le Burkina connait depuis 2016 qui tend à aggraver la situation des femmes rurales.
C’est pour pallier ces contraintes que, organisées en collège, ces femmes rurales laissent entendre leur voix à travers l’inscription de leurs préocupations dans un manifeste de 8 points adressé aux candidats à la présidentielle prochaine.
Les femmes rurales demandent ainsi à travers leur manifeste, l’accès sécurisé et contrôlé à la terre, aux crédits et produits financiers, aux intrants et équipements de production. Elles exigent également le renforcement et l’accès des femmes à la formation professionnelle, l’accroissement des dépenses publiques pour l’élevage et l’agriculture, l’accompagnement spécifique dans les zones en proie à l’insécurité. Sans oublier la promotion et le soutien à la consommation des produits nationaux et la représentation des femmes dans les instances de décision.
«Nous demandons à l’ensemble des candidats d’intégrer nos mesures dans leur programme de société afin qu’une fois élus, ils puissent investir plus sur l’amélioration de la situation de la femme rurale au Burkina Faso», a plaidé Diaby/Diallo Mariam, secrétaire adjointe du collège des femmes rurales, avant d’indiquer qu’elles attribueront leurs voix au candidat qui s’engagera à prendre effectivement en compte leurs préoccupations contenues dans le manifeste.
Hervé KINDA (Stagiaire)
Minute.bf