Depuis quelques jours le Mouvement M30 Naaba Wobgo traverse des zones de turbulence. L’affaire qui a voulu être résolue en interne a fini par fuiter.
En effet, depuis le communiqué fait par la coordonnatrice dudit mouvement, appelant les nouvelles autorités à une gouvernance « inclusive et participative », des mouvements membres de cette organisation pro-Russes sont montés au créneau pour dénoncer « les manipulations » de la coordonnatrice Yéli Monique Kam.
Des organisations de la société civile appartenant au M30 Naba Wobgo, qui prenaient régulièrement d’assaut les rues pendant la gouvernance controversée du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba pour demander le départ de la France, et la diversification des partenariats dans la lutte contre le terrorisme, ont dénoncé dans des declarations parvenues à Minute.bf, des prises de décisions « unilatérales » de la coordonnatrice.
Aux assises nationales passées, le Mouvement a été invité. Mais le choix de participants à cette messe des forces vives de la nation, au nom du M30 Naaba Wobgo n’a pas fait l’unanimité. Conséquence, plusieurs organisations de cette coalition d’OSC disent ne pas se reconnaître dans certaines actions actuelles du M30 Naaba Wobgo. Certains responsables d’organisations de ce mouvement dénoncent la « manipulation de la coordonnatrice Yéli Monique Kam » pour assouvir « ses propres intérêts ».
D’autres ont même déposé leur démission dudit mouvement. « Le M30 Naaba Wobgo compte 12 mouvements dont 7 ont quitté le navire. Cela est dû à des manipulations de la part de la coordonnatrice Yéli Monique kam. Elle a retiré des badges au comité d’organisation des assises en disant que c’est elle qui a appelé à manifester et que les leaders d’OSC l’ont mandatée. Pourtant ce n’est pas vrai, le coup d’état est survenu quand dame Kam était hors du Burkina Faso », a confié à Minute.bf, Ali Diasso, Président du Mouvement d’unification nationale pour le départ de la France (MUNADEF). Il a d’ailleurs annoncé la démission le mardi 25 octobre, de son organisation car ne se reconnaissant plus dans les décisions que prend la coordonnatrice Yéli Monique Kam.
L’ONG Urgences panafricanistes de la section du Burkina Faso rejette également la déclaration signée de la coordonnatrice Yéli Monique Kam parvenue à la rédaction de Minute.bf, faisant cas d’une gouvernance inclusive et participative des partis politiques et organisations de la société civile. « Nous, membres de l’ONG Urgences Panafricanistes de sa cellule nationale Burkinabè, avons comme tout le monde constaté avec étonnement que la coordination du mouvement M30 Naaba Wobgo a fait une déclaration de mise en garde adressée au nouveau Premier Ministre réclamant malheureusement une inclusion des panafricains dans la gouvernance à venir. À la suite de ce constat, nous informons que notre organisation étant du M30 et occupant le poste de 2ème vice coordinateur, nous ne nous reconnaissons pas dans cette déclaration qui a été prise sans notre avis. », a déclaré le porte-parole de Urgences panafricanistes.
Lire ici ➡️ Burkina : « La composition du gouvernement devra être inclusive et participative » (Yeli Monique Kam)
« En ces temps sombres de notre histoire, caractérisés par l’insécurité grandissante et la cherté de la vie, nous ne pouvons pas nous donner ce luxe honteux d’une quête de postes politiques et nous précisons qu’avec ou sans postes notre lutte continuera jusqu’à la victoire totale », a en effet précisé la coordination de urgences panafricanistes/Burkina Faso, dans une déclaration parvenue à Minute.bf. Cette organisation de la société civile a saisi l’occasion pour « lancer un appel à tous les Burkinabè, à un sursaut patriotique avec désintéressement car la vie de [la] nation en dépend ».
Minute.bf a voulu recueillir la réaction de la coordinatrice sur ces déclarations controversées d’organisations appartenant à son mouvement et surtout les accusations portées à son endroit. Mais toutes les tentatives ont été vaines.
Minute.bf
