Le foncier est considéré depuis longtemps comme une bombe à retardement au Burkina Faso tant, la question est devenue très sensible au point que nul ne veut s’aventurer dans ce domaine. Des terres ont été « spoliées » par certaines personnes privant une grande partie des résidents de certaines localités de parcelles d’habitation.
Aujourd’hui, le salut des propriétaires terriens vient, en quelque sorte, des promoteurs immobiliers qui assurent un partenariat gagnant-gagnant avec eux. Des hectares de terres sont achetées et parcellées par ces promoteurs immobiliers qui offrent, dans chaque hectare, un certain nombre de parcelles aux propriétaires terriens pour habitation. Une méthode qui a pris de l’ampleur au point d’alerter des avisés du domaine foncier qui dénoncent l’accaparement des terres par les promoteurs immobiliers.
En conférence de presse ce vendredi, l’Union nationale des associations des promoteurs immobiliers a dénoncé à son tour ces « accusations », rappelant qu’elle est habilitée à faire de la promotion immobilière, contrairement à « tous les grands de ce pays » qui ont acheté des hectares de terres qu’ils gardent par devers eux, alors qu’il n’ont aucune compétence dans le domaine immobilier.
« L’accaparement des terres qu’on dénonce concerne tous les Burkinabè. Il n’y a pas un grand aujourd’hui qui n’a pas acheté des hectares. Que ce soient des ministres ou des députés, tout le monde a payé des terres au Burkina Faso. Certains journalistes l’ont aussi fait », dénonce Seydou Boro, Secrétaire général (SG) de l’Association des Promoteurs immobiliers du Burkina (APIB).
« Pourquoi le promoteur immobilier qui est habilité à faire de la promotion immobilière a des problèmes alors que le ministre, le député et le journaliste qui ne sont pas habilités à faire cette promotion immobilière mais qui possèdent des hectares de terrains ne sont pas inquiétés ? », interroge M. Boro.
« Soyons clairs et disons la vérité. Tout le monde a payé des terres au Burkina Faso. Si on parle d’accaparement de terre, ça doit concerner tous les Burkinabè », estime-t-il.
Pour rappel, au cours de cette rencontre avec les Hommes de médias, les promoteurs immobiliers sont revenus sur la note du ministère en charge de l’habitat qui suspendait le traitement des dossiers de promotion immobilière. Les conférenciers ont précisé que cette note n’arrêtait pas leurs actions, mais concernait des agents du ministère qui sont appelés à suspendre la délivrance de documents. Les dossiers déjà traités ne sont donc pas frappés par la mesure, assurent-ils.
Minute.bf