lundi 21 octobre 2024
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Burkina : « Ibrahim Traoré, au fond, obéit aux aspirations du peuple » (Dr Jacques Okoué)

De passage au Burkina Faso, des citoyens canadiens d’origine gabonaise ont rendu un hommage à Thomas Sankara, figure emblématique de la révolution burkinabè et symbole de la lutte pour l’indépendance et la justice sociale en Afrique. Ils ont souligné l’importance de son héritage et appelé le président actuel du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, à rester fidèle aux idéaux révolutionnaires de Sankara. Ils ont également exprimé leur admiration pour la gouvernance actuelle du Burkina Faso. Ils l’ont exprimé au cours d’un point de presse, le vendredi 18 octobre 2024, à Ouagadougou.

Comme une prophétie, Thomas Sankara avait dit avant sa mort : « Tuer Thomas Sankara et des milliers de Sankara naîtront ». En effet, 37 ans après son assassinat, Thomas Sankara vit encore dans les esprits. Pour marquer le 37e anniversaire de son assassinat, des citoyens canadiens d’origine gabonaise ont fait le déplacement au Burkina Faso, pour célébrer l’homme. Il se sont le plus réjouis de la dynamique actuelle au Burkina Faso.

En effet, pour l’économiste politologue, Dr. Jacques Okoué, le Président Ibrahim Traoré s’est inscrit dans la poursuite de l’œuvre du Président Thomas Sankara, lorsque ce dernier préconisait une croissance endogène. « C’est-à-dire, produire localement ce que nous consommons. C’est faire en sorte d’être maître de nos matières premières, de notre économie, car, qui ne contrôle pas son économie court dans le vide. C’est cela une croissance endogène. C’est ce flambeau qu’a repris le Président Traoré », pense-t-il.

Pour ces citoyens canadiens d’origine gabonaise, le Capitaine Ibrahim Traoré est sur une « bonne lancée pour atteindre les objectifs de développement ». « Ibrahim Traoré, au fond, obéit aux aspirations du peuple. Il a renoncé à son salaire. C’est pour dire qu’il n’est pas là pour ses propres intérêts, mais pour servir le peuple burkinabè. Vous devez le défendre bec et ongles, parce que si l’Occident, par l’entremise de nos frères noirs, arrive à lui faire du mal, c’est le rêve de l’émergence du Burkina Faso qui ne va pas se réaliser. Le peuple doit vraiment le défendre. Il y a le problème sécuritaire, mais il pense au développement. Ça, c’est bien. C’est simplement qu’il faut aller par étape. Une fois le problème sécuritaire réglé, tout ira comme de l’eau sur le goudron. Je suis même prêt à mettre mon expertise gratuitement, en tant qu’expert du développement, au service du Burkina Faso », a défendu Dr. Jacques Okoué.

Les conférenciers Dr. Jacques Okoué (à droite) et Allhin Ambamany (à gauche). Deux citoyens canadiens d’origine gabonaise

Par ailleurs, ces derniers ont salué l’union du Burkina Faso, du Mali et du Niger autour d’une alliance. Pour l’économiste, Jacques Okoué, ces trois pays en créant l’Alliance des États du Sahel (AES) ont emprunté le chemin du développement. « Ces pays, qui forment l’AES, ont fait le vœu de se développer en coupant le cordon ombilical avec la France », s’est-il réjoui.

En outre, dans cette même logique, le président du Rassemblement républicain des Gabonais, Allhin Ambamany, a appelé, « les Africains à se réveiller et penser à une Afrique libre, indépendante et émancipée pour l’intérêt et débarrassée du néocolonialisme ».

Dire « Non » au référendum à venir au Gabon

Les conférenciers ont appelé leurs sympathisants et le peuple gabonais à dire « Non » au projet de loi constitutionnel portant modification de la Constitution, envisagé par le président Brice Oligui Nguema.

La conférence s’est tenue en présence des membres de l’Association de Gabonais au Burkina Faso

Les Canadiens d’origine gabonaise ont ainsi demandé à leurs frères gabonais de bien réfléchir avant de sceller le sors du Gabon. « Voter “non” parce que c’est un projet discriminatoire. On ne peut pas, parce qu’on a peur des compétiteurs, éliminer certains Gabonais à la course à la magistrature suprême du pays, sous le prétexte qu’ils ne seraient pas nés de père et de mère Gabonais et/ou parce que sa femme n’est pas de père et de mère Gabonais. Il veut aller plus loin qu’Ali Bongo en demandant aux binationaux qui veulent briguer le pouvoir d’État de renoncer à la citoyenneté seconde en exigeant surtout que l’on doit résider au Gabon au moins 3 ans. On dénonce ce projet de loi parce qu’il va consacrer le présidentialisme, c’est-à-dire un régime politique qui consacre tous les pouvoirs au chef de l’État. Il nomme tout le monde, même les députés. Comment un seul individu peut-il consacrer tous ces pouvoirs, quand on sait que le pouvoir rend fou ? C’est absurde ! En plus, voter ”Non”, c’est éviter que le Gabon passe d’un mandat de 5 ans à 7 ans. C’est un recul démocratique. On ne peut pas accepter cela », a déclaré Dr. Jacques Okoué.

Allhin Ambamany a appelé les Gabonais à se réveiller et à faire barrage à ce projet de révision constitutionnelle.

Lire aussi : Hommage à Sankara : 37ans après le Burkina n’oublie pas son idole

Mathias Kam
Minute.bf

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