Le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationale(MENAPLN), Stanislas Ouaro et le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MESRSI), Alkassoum Maïga, ont tenu le 18 mars 2021 une conférence de presse pour expliquer les multiples réformes entamées par le gouvernement sur le secteur éducatif burkinabè. Le ministre Ouaro a évoqué une nouvelle série d’enseignement de l’enseignement secondaire au Burkina Faso. Il s’agit de la classe de seconde C prime qui conduit à la classe de 1ère D prime jusqu’en classe de Terminale D prime. www.minute.bf vous propose un focus sur les tenants et les aboutissants de cette nouvelle série avec les explications du principal instigateur de cette innovation, le Pr. Stanislas Ouaro.
D’entame de propos, avant d’expliquer ce qu’est réellement la série C prime et D prime, le ministre de l’éducation nationale est revenu sur ce qui a justifié la création de cette série qu’il juge innovante.
À l’entendre, suite à l’incapacité du gouvernement de se doter de façon conséquente de structures d’enseignements techniques et professionnels équipées, l’exécutif a pensé à des lycées polyvalents qui associent l’enseignement général et des options techniques et professionnelles (Électricité, génie civil, mécanique au choix). C’est cette association d’enseignement général et d’option technique qui se matérialise par la nouvelle série C prime, selon Stanislas Ouaro.
En effet, des explications du ministre, le coût exorbitant de la mise en place des lycées d’enseignement technique et professionnel ont fait que le gouvernement a eu comme parade la création de lycées polyvalents abritant les séries (A, D, C) de l’enseignement général et les séries C prime et D prime.
« Pour construire un Lycée technique complet, nous avons besoin d’environ 12 milliards. Mais si vous me donner 12 milliards de Franc CFA, je peux vous construire une centaine de lycées d’enseignement général », démontre Stanislas Ouaro, notant que le processus de mise en place de structures d’enseignement technique et professionnel, « est lourd en terme de coût ».
Cependant, pour lui, « si on doit attendre que dans chaque chef-lieu de région et de province on ait un collège d’enseignement technique et professionnel avant de développer des initiatives d’accès à l’enseignement technique et à la formation professionnelle, cela va prendre beaucoup d’années.
Aussi, a-t-il poursuivi, affirmant que suite à la nécessité de faire entrer le plus d’enfants à la formation technique et professionnelle afin de favoriser l’auto-emploi et l’employabilité des jeunes, le gouvernement a pensé qu’il faut innover par la création de lycées polyvalents. « Dans la faisabilité, le gouvernement, pour aller vite a mis à profit les Centres de formation professionnelle déjà existants », confie Stanislas Ouaro.
Ainsi, les élèves qui auront pris comme option la 2nde C prime après la 3ème vont suivre en plus des matières de la série C, des matières techniques théoriques en classe avec des professeurs qualifiés et viendront par la suite faire la pratique dans les centres de formation professionnelle de leur ville avec le matériel qu’il faut.
« Le centre professionnel de référence de Ziniaré reçoit déjà des élèves de cette série C prime », révèle le ministre en charge de l’éducation nationale.
Pour être plus clair, le ministre a laissé entendre que les élèves de 2nde C prime dans leur cursus, s’il sont admis, passeront en 1ère D prime. Là, ils auront le droit de passer le Brevet d’étude professionnelle (BEP) dans l’option technique qu’ils auront choisi en venant en 2nde C prime (Électricité, génie-civil, mécanique, etc.). Par la suite, pour terminer leur cycle, ils feront une Terminale D prime où il pourront passer un Bac professionnel de leur option.
« C’est une innovation qui va nous permettre de développer la polyvalence en attendant que l’État ait plus de ressources pour construire spécifiquement des Lycées professionnels et techniques », insiste Stanislas Ouaro. Il confie d’ailleurs qu’à la date du 18 mars dernier, le Burkina comptait plus de 1034 élèves dans ce processus.
Pour terminer, le ministre a fait remarquer que le Burkina compte à peu près 207 000 fonctionnaires pour une population de 21 millions d’habitants. Pour 100 nouveaux-nés aujourd’hui, il n’est pas sûr que lorsqu’ils auront l’age d’être employés, la fonction publique pourra employer ne serait-ce que deux d’entre eux.
« Il est donc clair que la fonction publique ne peut pas absorber tous les demandeurs d’emploi. Il fallait donc développer des métiers et vite, d’où la création des lycées polyvalents », justifie-t-il .
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf
Votre honneur ceci est une bonne idée pour nous , mais juste une question est ce que ceux qui sont déjà en seconde pourrons prendre part ?