Ceci est une déclaration de la Coordination Nationale des Enseignants-chercheurs et des Chercheurs (CNEC) et de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) sur ce qu’ils qualifie de « licenciement abusif de Moussa Diallo, Secrétaire général (SG) de la Confédération générale du Travail du Burkina Faso (CGT-B) ». Lisez plutôt !
Halte à la traque du SG de la CGTB par le pouvoir du MPSR2 !
Le 29 janvier 2024 à l’aube, notre collègue et camarade Moussa DIALLO, enseignant-
chercheur au centre universitaire de Manga (CUM) et par ailleurs Secrétaire Général (SG) de notre centrale syndicale (CGTB) a été victime d’une tentative d’enlèvement à son domicile à Ouagadougou par des individus sans mandat dont certains étaient en tenue de la police
nationale. Le camarade n’a échappé à son enlèvement que grâce à l’intervention des voisins et des militants de la CGTB.
Cette tentative d’enlèvement fait suite à l’appel lancé par un groupe d’organisations dont le Collectif CGTB pour la commémoration de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014. Les partisans du MPSR2 avaient alors menacé les organisateurs de les attaquer à la machette sans qu’aucune réaction ne vienne de la part du gouvernement.
Puis, le 20 février 2024, un communiqué du Professeur Issa Abdou MOUMOULA, président
de l’Université Norbert Zongo (UNZ) (dont relève le CUM), le sommait de rejoindre son poste dont il serait irrégulièrement absent depuis le 8 décembre 2023, sous peine qu’une procédure
administrative soit engagée à son encontre.
Pourtant le camarade continuait d’assumer ses
obligations d’enseignant et ce même après son enlèvement avorté. Il a ainsi corrigé et transmis au CUM les copies de ses étudiants et il a proposé un sujet de rattrapage qui a été administré à ses étudiants le 25 mars 2024 de 15h à 17h. Après ce communiqué, la CNEC a déposé une
demande d’audience auprès de messieurs le président de l’UNZ et le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), le Pr Adjima THOMBIANO, respectivement le 04 et le 15 mars 2024 pour discuter des menaces qui pèsent sur notre collègue et camarade. A ce jour, ces deux demandes sont restées sans suite malgré plusieurs relances.
Enfin, le 25 avril 2024, nous apprenions le licenciement arbitraire du camarade Moussa
DIALLO en conseil des ministres en même temps que les licenciements de deux autres enseignants-chercheurs de l’Université Thomas Sankara (Aminata Boapoundi TOE/TOGUYENI et Relwendé Apollinaire NIKIEMA).
Mais, à l’évidence, ces deux derniers
licenciements servent juste de saupoudrage pour camoufler la traque lancée contre notre SG et tenter de duper l’opinion publique. A titre d’illustration, Aminata Boapoundi TOE/TOGUYENI est en disponibilité depuis au moins deux ans (comme l’a indiqué le Conseil des ministres) et vit au Canada avec sa famille. Elle avait même par la suite déposé sa démission de son poste d’enseignant-chercheur de l’université Thomas Sankara. Peut-on mettre sur le même pied ce cas avec celui du Dr Moussa DIALLO qui s’est mis en sécurité après avoir échappé à une tentative d’enlèvement qui n’a jamais été condamnée à ce jour par aucune autorité ?
Cette décision inique montre encore une fois de plus que le MPSR2 est coutumier de mensonges, de mauvaise foi manifeste et de perfidie. Comment peut-on demander à un enseignant victime de tentative d’enlèvements de rejoindre son poste si ce n’est pour l’enlever ?
Quelle garantie, le pouvoir a-t-il donnée pour permettre au camarade de rejoindre son poste
sans risque d’enlèvement ? Si un fait quelconque est reproché au camarade, aucune autorité ne l’a exprimé officiellement à ce jour. Mais cette répression qui s’abat sur notre camarade n’est pas un cas isolé.
En effet depuis, l’avènement du MPSR2, les enlèvements de citoyens par des hommes encagoulés, en tenues des forces de défense et de sécurité (FDS) ou en civil se sont banalisés dans notre pays, au mépris total de la loi et en violation flagrante des libertés et droits consacrés par notre Constitution que le capitaine Ibrahim TRAORE s’est juré de respecter et de faire respecter. On peut citer entre autres les cas de Anselme KAMBOU, Lamine OUATTARA, Maitre Guy Hervé KAM, Bassirou BADJO, Rasmane ZINABA, etc. et ce malgré des décisions de justice qui sont allégrement foulées aux pieds et avec mépris par les puissants du moment.
Ces attaques répétées contre la liberté politique et en particulier les libertés démocratiques et syndicales participent de cette volonté farouche de décapiter une centrale syndicale combative comme la CGTB et répond au désir du pouvoir de faire taire toute voix capable de critiquer sa
gouvernance et en particulier l’exploitation à outrance imposée à nos populations en général et aux travailleurs en particulier, devenus la vache à lait du MPSR2.
Face à cette situation, la Coordination Nationale des Enseignants-chercheurs et des Chercheurs
(CNEC) :
- S’insurge contre les attaques répétées contre les libertés démocratiques et syndicales par le pouvoir du MPSR2 ;
- Apporte son soutien sans réserve au camarade Moussa DIALLO et exige l’annulation immédiate de son licenciement arbitraire ;
- Tient le gouvernement, en particulier le ministre d’État, ministre de la Fonction Publique Bassolma BAZIE et le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), le Pr Adjima THOMBIANO, pour responsables de
l’intégrité physique du camarade Moussa DIALLO. Elle rappelle si nécessaire que les bourreaux et leurs complices répondront de leurs actes dans ce pays. Au moment venu, personne ne pourra nier ses responsabilités comme on l’a vu au cours de procès emblématiques comme celui sur l’assassinat de DABO Boukary ; - Lance un appel à l’ensemble des enseignants-chercheurs et chercheurs et à tous les démocrates à défendre leurs organisations de lutte et leurs responsables et à organiser la solidarité autour de toutes les victimes de l’arbitraire du régime du MPSR2 ;
- Demande aux enseignants-chercheurs, aux chercheurs et à tous les démocrates de se
mobiliser et se tenir prêts pour répondre aux mots d’ordre que l’évolution de la situation commanderait.
Notre syndicat ne s’est jamais couché devant la tyrannie et il ne le fera jamais. Il se dressera
activement aux côtés de notre peuple pour faire barrage à l’instauration de tout pouvoir
despotique dans notre pays.
Non aux enlèvements et aux persécutions !
Non aux violations des décisions de justice et au déni de justice !
Vive la CGTB !
Vive la F-SYNTER !
Pain et Liberté pour le Peuple !
Le Bureau de la CNEC
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Minute.bf
En toute sincérité, après lecture, j’ai eu le sentiment que quelque cloche dans cette affaire, notamment la transition enlèvement – se cacher pour échapper à un autre enlèvement – rejoindre son poste de travail.
Le climat national, voir mondial ne se prête par à des jeux de ce genre. Je ne sais plus quoi penser, bien vrai que la volonté d’imposer plus tôt que de faire confiance et se parler, se fait ressentir de plus en plus dans notre pays, en particulier dans l’enseignement supérieur. Nul n’a le monopole de la sagesse, de la connaissance, la maîtrise, par conséquent, soyons très sincères dans nos recherches de solutions pour la résolution de nos problèmes.
Dieu bénisse le Burkina Faso
Vous êtes au pouvoir. Vous avez le pouvoir. Qu’est ce qui n’a pas marché? La palabre Albanie-Russie aura-t-elle lieu ? Entendez-vous ! Paix et Babenda pour le peuple !