Le Service régional de la Police judiciaire du Centre (SRPJ-Centre) a présenté vendredi à la presse, trois réseaux de malfrats qui écumaient la capitale burkinabè avec leur basse besogne. Il s’agit d’individus qui commettaient des vols avec effraction ou à mains armées, d’escrocs qui appâtaient leurs victimes avec des pratiques sombres et occultes, mais aussi, des présumés auteurs du meurtre de DREBA Souleymane, à Karpala (Ouagadougou) le 10 février dernier.
En effet, à écouter le commissaire de police, Sayibou Galbané, chef du SRPJ-Centre, c’est à la suite de multiples plaintes et dénonciations, que son service, spécialisé dans la lutte contre la délinquance et la criminalité dans la capitale burkinabè, a ouvert des enquêtes dont les investigations ont permis le démantèlement de deux réseaux de délinquants spécialisés dans les cambriolages, les vols et recels d’engins à deux roues ; un réseau d’escrocs par usage de pratiques occultes et un groupe d’individus ayant participé à au meurtre de DREBA Souleymane.

Le premier réseau, spécialisé dans les vols avec effractions de nuit patrouillaient à des heures tardives, des quartiers de Ouagadougou, à la recherche d’habitations à cambrioler. Pour s’introduire dans un domicile, ils se servent de cisailles ou d’arrache-clous pour passer les portes, le plus souvent après avoir escaladé les murs. Ils trouvent ensuite des recéleurs qui se chargent d’écouler le butin.
Le second réseau, explique le commissaire Galbané, est spécialisé dans les vols à main armée et est composé intégralement d’anciens pensionnaires de la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO). Ces malfrats, disposant d’une arme à feu pour leurs opérations, procèdent par embuscade sur des victimes qu’ils ont pris le temps de suivre un instant. L’agression se déroule généralement aux endroits mal éclairés sur le trajet de la victime, où devant le domicile de la victime où l’attention est moindre. « L’une des spécificités de ce groupe est d’opérer à des heures tardives, avec le visage cagoulé », a confié Sayibou Galbané. Ainsi, de novembre 2019 à Janvier 2020, une dizaine d’attaque à main armée a été perpétré par ce groupe, à en croire le Chef du SRPJ-Centre.
Pendant les investigations, la police nationale a saisi entre les mains de ces deux groupes, un pistolet semi-automatique de calibre 7.65 mm de marque SURSILMAZ -Bitone Model B 6 C, N° série T1102-12 AL 00255 ; une cisaille ; un arrache clous ; une bouteille de gaz de six kilos ; un poste téléviseur écran 32 pouces ; un poste téléviseur écran 42 de marque Samsung ; une batterie 12 volts ; des ustensiles de cuisines et neuf engins à deux roues.

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Un autre groupe démantelé par le SRPJ-Centre, est spécialisé dans l’escroquerie dont plusieurs de ses membres vivent au Bénin. Le nommé Y. P. est un marabout de nationalité burkinabé, installé depuis plusieurs années à Natitingou au Bénin où il est reconnu pour ses consultations occultes. Selon les faits, il convainc ses victimes de ses aptitudes mystiques à fournir des serpents et crânes humains qui vomissent des billets de banques. Son plan d’escroquerie, confie le commissaire principal de police, consiste à envoyer ses complices convaincre leurs proches et amis de sa possibilité de les aider à se protéger du mauvais sort par des rituels de bases tel que le sacrifice d’un poulet ou d’une pintade. Et lors de la consultation, il finit par les convaincre d’une menace plus grave planant sur eux, ou encore il leur promet une vie meilleure et plus facile grâce à un reptile ou un crâne humain crachant chaque vendredi une grande quantité de billets de banque. Il ne lui suffit plus qu’à exiger des sommes d’argent successives pour divers rituels. Lors des auditions, ce marabout a fini par avouer que « ses rituels ne sont que des simagrées ».

A ce jour, déplore Sayibou Galbané, une dizaine de victimes a été identifiée et les sommes perçues s’évaluent à plus de deux millions après deux semaines de séjour de ces escrocs à Ouagadougou. La police lance donc un appel à toute victime non identifiée de se présenter au SRPJ-Centre.
Le troisième groupe tenaillé par les hommes de Sayibou Galbané, est impliqué dans le meurtre du nommé DREBA Souleymane. En rappel, le lundi 10 février 2020, le corps sans vie de ce dernier avait été découvert non loin de l’Hôtel Zoodo, sis au quartier Karpaala dans le secteur n°51 de la ville de Ouagadougou. Il est ressorti des investigations, « suite à l’ouverture d’une enquête circonstanciée », de ce que les nommés K.L., K.O., Y.T.A. ainsi que plusieurs autres individus dudit quartier seraient auteurs, et complice de ce meurtre. Les mis en cause ont été arrêtés et répondront de leurs actes devant la justice.
Armand Kinda
Minute.bf