samedi 19 avril 2025
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Burkina : La résilience de l’administration au cœur d’un panel à l’ENAM

L’Ecole nationale de l’Administration et de Magistrature (ENAM) s’apprête à célébrer, ce mardi 20 décembre 2022, la sortie de sa promotion 2020-2022. En prélude à cette cérémonie, l’école, avec la proposition desdits étudiants, a organisé ce lundi 19 décembre en son sein, un panel sous le thème : « Résilience administrative et défis sécuritaires ».

L’ancien président de l’assemblée  nationale (PAN), Soungalo Appolinaire Ouattara, l’ancien ministre en charge de l’enseignement supérieur, Pr Alkassoum Maïga, et l’ancien ministre déléguée en charge de l’intégration africaine, Clarisse Ouoba, ce sont ces hauts cadres de l’administration burkinabè qui étaient chargés d’animer ce panel au profit des étudiants de l’ENAM. Un panel qui a eu pour modérateur, le ministre d’Etat en charge de la fonction publique, Bassolma Bazié. « Nous sommes dans une période très difficile pour l’Etat et ses agents (…) Cette activité, c’est pour partager l’expérience qu’ont vécue de façon très utile nos devanciers afin de permettre à l’ensemble des étudiants qui sont en phase de sortie, après leur formation, de servir l’Etat dans l’ensemble du territoire national, de savoir à quoi il faut s’en tenir. Étant donné que la première ressource dans un pays commence par les hommes, la qualité d’un Etat et de son autorité commence par ceux qui vont aller le servir », a justifié le ministre Bazié sur la tenue d’une telle activité.

Ministre d’Etat en charge de la fonction publique, Bassolma Bazié

Comme cité plus haut, Soungalo Appolinaire Ouattara a été coopté pour être un des panelistes du jour. Prenant la parole, l’ancien président du parlement a tenu d’abord à féliciter l’actuel ministre de la fonction publique, Bassolma Bazié, pour avoir « suspendu les concours sur mesures nouvelles afin d’y réfléchir ». Selon ses dires, ces concours posaient un problème d’effectif (beaucoup d’agents pour un poste dans les bureaux) et étaient vus comme du favoritisme. Il a ensuite décliné les objectifs de l’administration publique : « le premier objectif de l’administration publique, c’est servir le citoyen ». Et pour une administration publique dynamique, M. Ouattara conseille d’« activer les conseils de discipline » afin de recadrer les brebis galeuses.

À la suite de Soungalo Appolinaire Ouattara, est intervenu Pr Alkassoum Maïga. Pour lui, « la meilleure forme de l’administration, c’est la bureaucratie ». En effet, et suivant ses explications, c’est la bureaucratie qui donne une certaine cohérence à l’administration à travers « le développement des règles impersonnelles, le formalisme, la centralisation chronique des décisions ». L’ancien ministre en charge de l’enseignement supérieur et ancien porte-parole du dernier gouvernement de Roch Kaboré a, également, au cours de sa communication, dénoncé le fait que bon nombre d’agents de l’administration publique privilégient « les accessoires que leurs fonctions principales ». Selon son exemple, des enseignants des universités publiques privilégient les vacations à leurs tâches régaliennes dans ces universités. Le sociologue a aussi denoncé une manière de faire dans l’administration qui ne favorise pas la bonne marche des choses : le présentéisme. « Le présenteisme est pire que l’absentéisme, plus nuisible dans notre administration », a-t-il indiqué. « Le gars (l’agent ndlr) vient le matin, il fait le tour des services et après il disparaît », a-t-il détaillé.

Une vue des participants au panel

Dr Clarisse Ouoba, ancienne ministre chargée de l’intégration africaine et  enseignante de droit à l’Université Ouaga II, était la 3e paneliste du jour. Sa communication était axée sur la résilience de l’administration dans cette période de crise sécuritaire. « Aujourd’hui, l’objectif fondamental des acteurs de l’administration c’est de s’adapter à des circonstances nouvelles à une conjonction nouvelle. Aujourd’hui, nous faisons face à une crise sécuritaire importante et cette crise commande une réadaptation permanente. Ce n’est pas seulement l’administration qui doit être résiliente mais tous les secteurs : une résilience économique, financière, au niveau des techniques de l’information et de la communication. Être résilient, c’est être résistant », a-t-elle laissé entendre.

Pour information, l’ENAM est l’école par excellence qui forme les cadres de l’administration burkinabè. La sortie de sa cuvée 2020-2022 en fin de formation, est attendue pour ce mardi 20 décembre.

Mouni Ouédraogo

Minute.bf

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