Plusieurs centaines de populations sont descendues dans les rues de la ville de Diapaga, chef-lieu de la province de la Tapoa, dans la région de l’Est, ce 21 octobre 2023, pour réclamer plus de sécurité et le retour des autorités administratives dans leur province. Ils disent donner un délai d’une semaine à ces autorités administratives pour revenir dans la province sans quoi, elles ne seront plus reconnues comme telles.
Munies de pancartes, ces populations ont arpenté les rues de Diapaga pour passer un message aux autorités administratives qui ont, selon elles, déserté la province depuis le début de la crise. « La Tapoa donne un ultimatum d’une semaine aux autorités pour leur retour à Diapaga. Passer ce délai, ils ne seront plus considérés comme autorités de la province », « Tapoa réclame le retour des autorités nommées pour sa gestion administrative », « Les autorités fuyardes, A bas ! », « Les sessions des mairies hors provinces, nous n’en voulons plus », « Les filles et fils fuyards, à bas ! », « Tapoa a besoin d’un convoi humanitaire », sont entre autres que les messages brandis par les populations au cours de la manifestation de ce matin.
Selon le président du comité d’organisation de cette marche, Pierre Yonli Koandioa, les populations de la province de la Tapoa sont restées résilientes depuis le début de la crise malgré la situation sécuritaire délétère. Malheureusement, dit-il, « dès les premiers instants de la crise, plusieurs responsables administratifs [les] ont abandonnés en plein vol et pris la tangente pour se réfugier à Fada à plus de 200 km de Diapaga. Là, ils continuent de prendre part aux séminaires et autres ateliers comme des déplacés bénéficiant injustement des perdiems servis à cet effet ; privilégiant du même coup les intérêts individuels au détriment de ceux collectifs ».
Cet état de fait, poursuit M. Yonli, a occasionné une absence d’une présence administrative dans la zone privant ainsi les populations des services essentiels tels que l’éducation, la santé, le développement socio-économique. « Cette situation précaire ne peut pas continuer car elle porte préjudice à l’ensemble de la population de la Tapoa, et entrave progressivement notre progression en tant que Nation unie » a-t-il clamé.
Les habitants de la Tapoa qui disent s’être enrôlés massivement comme Volontaire pour la défense de la patrie (VDP) afin de défendre leur province, ont lancé un appel au président de la transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, à œuvrer au retour de l’administration dans la province. « Leur retour dans la province renforcera notre moral et notre détermination à lutter pour la liberté, la paix et le développement durable de la province », est convaincu leur porte-parole. Pour lui, le retour des autorités administratives à Diapaga « est une nécessité criarde pour répondre aux besoins et restaurer l’ordre et la stabilité ».
Pierre Yonli a a par ailleurs ajouté que , « cette marche-meeting intervient après plusieurs tentatives d’approches avec les autorités et le gouverneur qui se sont malheureusement révélées vaines ».
Minute.bf