Assurer la sécurité alimentaire dans un secteur agricole résilient au Burkina Faso, c’est l’objectif de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) à travers le lancement de la mise en œuvre de son plan stratégique 2023-2027, ce jeudi 8 juin 2023 à Ouagadougou. C’était au cours d’une cérémonie parrainée par le ministre en charge de l’agriculture, Dr Denis Ouédraogo.
L’AGRA, a défini Binta Touré/Ndoye, membre du Conseil d’Administration de l’Institution, c’est « la vision d’une transformation durable et inclusive pour une agriculture africaine portée par les Africains, conçue par les Africains pour les besoins des Africains ».

Dans son ambition d’assurer la sécurité alimentaire dans un secteur agricole résilient au Burkina Faso, l’institution s’est fixé 3 principaux objectifs, à travers la mise en œuvre de son plan stratégique quinquennal 2023-2027. Il s’agit, selon Mme Touré, d’« accroître la productivité des petits exploitants agricoles, accroître la capacité des systèmes agricoles à répondre aux chocs et aux stress dans un contexte difficile et à renforcer le leadership et les capacités de mise en œuvre du gouvernement pour la transformation des systèmes alimentaires ».
Sur le dernier objectif notamment, Pr Jean Jacques Muhinda, représentant de la présidente d’AGRA, a soutenu que « le leadership du gouvernement est fondamental pour concrétiser la transformation tant attendue du système alimentaire ».

Pour l’atteinte des objectifs susmentionnés, AGRA va déployer ses interventions autour de 4 axes majeurs, en mettant l’accent sur la jeunesse. « Les actions, selon M. Muhinda, vont consister à mettre à l’échelle le modèle de financement des facteurs de production avec partage des risques par le biais de partenariats avec des banques commerciales et des mécanismes de garantie de crédit, [dans] l’objectif d’aider les prestataires de services financiers à développer des produits financiers flexibles et adaptés aux besoins des Petites et moyennes entreprises (PME) et des agriculteurs ».
En matière d’agriculture durable, poursuit-t-il, « AGRA entend promouvoir les solutions agricoles régénératrices, en mettant l’accent sur l’intégration d’espèces d’arbres, l’amélioration des conditions du sol et le développement de l’utilisation du compost à grande échelle ».

Du point de vue du développement du système semencier, « les principales activités viseront à étendre l’adoption de variétés de maïs, de riz et d’autres plantes résistantes au climat et adaptées au marché », a ajouté Jean Jacques Muhinda qui note comme quatrième axe, l’appui institutionnel. Sur ce point, il a rassuré qu’AGRA « maintiendra son soutien au programme phare sur le riz et à la conception de nouveaux programmes phares sur les engagements du système alimentaire du pays; fournira un soutien pour le développement des capacités institutionnelles du Ministère de l’agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques ».
En outre, Binta Touré/Ndoye a rassuré que le Conseil a porté une attention particulière dans la formulation de la présente stratégie 3.0 d’AGRA, « afin qu’elle reflète les aspirations profondes de nos petits exploitants agricoles et afin que cette stratégie soit alignée sur les priorités des pays d’intervention [dont le Burkina Faso] ».

Cela a été salué par le ministre en charge de l’agriculture, Dr Dénis Ouédraogo qui s’est satisfait de ce que « la nouvelle stratégie s’aligne parfaitement sur les objectifs du Plan stratégique national d’investissement agro-sylvo-pastoral (PNIASP) 2021-2025 et du plan d’action pour la stabilisation et le développement ».
Relevant l’impact de la situation sécuritaire national et du contexte international sur l’agriculture burkinabè caractérisé « par une production faiblement intensifiée du fait des difficultés d’accès aux intrants et technologies », le ministre Dénis Ouedraogo est convaincu que la mise en œuvre du plan stratégique d’AGRA va améliorer la productivité des agriculteurs pour l’atteinte de la sécurité alimentaire.
Enfin, avant de lancer officiellement la mise en œuvre dudit plan stratégique, le ministre en charge de l’agriculture n’a pas manqué de rappeler les réalisations d’AGRA au profit du secteur agricole burkinabè, depuis 2006. Entre autres, il a fait cas de la formation d’une cohorte de chercheurs notamment « des sélectionneurs semenciers » ; le développement des chaines de valeurs maïs, riz, niébé et sorgho…
Franck Michaël KOLA
Minute.bf