dimanche 15 décembre 2024
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Burkina : L’armée et les groupes terroristes accusés par Human Rights Watch d’exactions sur des civils

Human Rights Watch (HRW) a révélé des violations des droits de l’homme dans le conflit terroriste au Burkina Faso. L’organisme mondial, dans son rapport rendu public ce lundi 16 mai 2022, accable non seulement « des groupes terroristes [mais aussi] des membres des forces de sécurité gouvernementales et des milices (Volontaires pour la Défense de la Patrie, ndlr) [qui] multiplient les abus à l’encontre des civils. »

D’une part, Human Rights Watch souligne que les groupes terroristes « sont devenus de plus en plus abusifs, commettant des centaines de meurtres, d’exécutions sommaires et de viols de civils, ainsi que des pillages généralisés. » « Les groupes islamistes armés démontrent jour après jour leur profond mépris pour la vie et les moyens de subsistance des civils », dira, à ce propos, Corinne Dufka, directrice pour le Sahel à Human Rights Watch.

D’autre part, ce sont les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les milices engagées dans les opérations antiterroristes que l’organisme accuse d’avoir « tué illégalement des centaines de civils et de combattants islamistes présumés, favorisant ainsi le recrutement au sein des groupes armés », depuis le début de la crise en 2016.

Du 7 au 21 avril 2022 à Ouagadougou, la capitale, ainsi qu’à Kaya, Human Rights Watch dit avoir consulté 83 survivants et témoins d’incidents survenus entre septembre 2021 et avril 2022 dans les régions de la Boucle du Mouhoun, de Cascades, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord, du Sahel et du Sud-Ouest au Burkina Faso et interrogé des professionnels de santé, des analystes des questions de sécurité, des responsables gouvernementaux, des diplomates étrangers, des représentants des Nations Unies et des travailleurs humanitaires.

De ces consultations, l’organisme international de défense des droits de l’homme dit avoir appris des villageois que « des combattants islamistes lourdement armés avaient tué des civils lors d’attaques, et avaient posé des engins explosifs improvisés (EEI) mortels. Dans des dizaines de cas, des combattants ont violé et maltraité des femmes et des filles qui étaient sorties pour aller chercher du bois, qui se rendaient au marché ou en revenaient, ou qui fuyaient les violences. Les combattants ont également incendié des villages, réquisitionné des ambulances et pillé des centres de santé, détruit des infrastructures essentielles (eau, télécommunications et électricité) et se sont livrés à des pillages à grande échelle. » Et Human Rights Watch de révéler que « plusieurs villageois ont déclaré avoir vu de nombreux enfants soldats, dont certains n’avaient pas plus de 12 ans, dans les rangs des islamistes armés. »

Aussi, dans le rapport de Human Rights Watch, il ressort que « d’autres villageois ont déclaré que les forces de sécurité gouvernementales et les milices pro-gouvernementales, appelées Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), avaient procédé à des exécutions illégales et à des disparitions forcées de dizaines de civils et de combattants islamistes présumés, principalement dans les régions de l’Est et du Sud du Burkina Faso. »

Et à Human Rights Watch de rappeler que « toutes les parties au conflit armé sont tenues de respecter le droit international humanitaire, notamment l’article 3 commun aux Conventions de Genève de 1949 et le droit coutumier de la guerre. » Cette disposition requiert « un traitement humain des combattants capturés et exige que les exécutions sommaires, les viols et les disparitions forcées fassent l’objet de poursuites en tant que crimes de guerre. »

Dans ce sens, Human Rights Watch considère que le gouvernement burkinabè « devrait abroger la clause d’immunité figurant dans le statut des Forces spéciales (FS), une unité antiterroriste créée en 2021. » Il s’agit de la disposition qui accorde aux membres des FS « l’immunité » pour toute action entreprise « au cours de leurs opérations ».

Minute.bf

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