Le département d’Histoire et archéologie de l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ) et l’Association des historiens du Burkina Faso (AHBF), ont procédé à l’ouverture officielle du colloque international sur le Burkina Faso, ce mercredi 23 novembre 2022 à Ouagadougou. Ce Colloque qui réunit des Enseignants-chercheurs venus d’ici et d’ailleurs est placé sous le thème : « Le Burkina Faso en Afrique et dans le monde ». Il a pour objectif de faire le diagnostic et des propositions pour “repositionner” le Burkina sur l’échiquier mondial.
Du 23 au 25 novembre 2022, au sein même de l’Université Joseph Ki-Zerbo, des Enseignants-chercheurs vont faire vivre l’historique du Burkina Faso. L’évolution politique, économique, sociale, culturelle, démographique, etc. seront au cœurs des débats à ce colloque international. Selon le Pr Moussa Willy Bantenga, président du comité d’organisation, ce colloque est aussi une manière de montrer que le Burkina vit, en dépit du contexte sécuritaire, humanitaire et économique alarmant.
Et pour ce qui est du thème choisi, Pr Bantenga l’explique : « Le Burkina Faso en Afrique et dans le monde fait référence à la géopolitique, au panafricanisme, aux alliances, rencontres, contacts, échanges, influences, relations, adoptions, adaptations, emprunts, standards internationaux, aux partenariats, à l’interdépendance, à la coopération, la migration, le tourisme, la circulation, la mobilité, l’ouverture, la diversité, l’indépendance, la souveraineté, l’altérité, l’identité, le dominateur/le dominé, le colonisateur/le colonisé, le mondialisateur/le mondialisé, le centre/la périphérie, le leadership. Le Burkina Faso ne peut peser dans la complexité et la sophistication des rapports mondiaux que si son intérieur politique, économique, social, culturel et environnemental est robuste. C’est toute la problématique de la construction de la nation, de l’Etat et du développement ».
De ce fait, pour cet historien, l’histoire du Burkina Faso ne peut être exclue de l’histoire de l’Afrique et de celle du monde. « D’où provient la crise sécuritaire ? On est tenté de se demander si la patate à température de magma nous a été filée ou si elle a été concoctée à l’intérieur. On note quand même que la crise apparaît après la déstabilisation de la Lybie ; donc on a, de ce fait, un effet boule neige ou effet domino. Lybie vers Mali, vers Burkina et Niger. Ce qui fait penser à l’idée de la ”fabrique du jihadisme” », soutient le professeur Bantenga.
Pour le représentant du ministre en charge de l’enseignement supérieur, Yacouba Ouédraogo, qui a donné le top départ des travaux, ce colloque vient à point nommé et constitue « une prise de responsabilité et de conscience, signe de maturité des chercheurs, de vitalité de nos universités ». Il constitue aussi « un refus d’assister à l’écriture de l’histoire pour en devenir acteur à part entière », précise ce dernier.
Notons que les débats vont s’articuler autour de 98 communications de spécialistes du Canada, de France, de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Togo et du Burkina Faso et une conférence inaugurale sur lesquelles les communicateurs échangeront. Le comité scientifique est composé de personnalités scientifiques du Canada, de France, d’Allemagne, de Côte d’Ivoire, du Mali et du Burkina Faso. À terme, les actes du colloque seront publiés, ainsi qu’un ouvrage en plusieurs tomes qui aura autour de 1500 pages.
Mathias Kam
Minute.bf