La colonie de la Haute-Volta a été constituée le 1er mars 1919. Le 05 septembre 1932, cette colonie « pourvoyeuse de main-d’œuvre », a été disloquée au profit de ses voisins. Sous la houlette du Moogho Naaba Saaga II, de Daniel Ouezzin Coulibaly et bien d’autres leaders, cette colonie fut reconstituée dans ses anciennes limites le 04 septembre 1947. Une date mémorable que l’association Endogène a voulu célébrer, 76 ans après. Au cours d’un point de presse, les premiers responsables du mouvement ont décliné les différentes activités qui se tiendront au cour de cette commémoration.
Ils sont certainement peu de Burkinabè à se rappeler cette date mémorable pour la colonie de la Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso. Il aura fallu un 04 septembre 1947 pour voir exister ce territoire, cet État. Mais avant, en 1932, 13 ans seulement après avoir été créée la colonie de Haute-Volta est disloquée par le colonisateur. Cette décision est intervenue après que la métropole ait jugé la colonie de la Haute-Volta non rentable. Ses localités, « cercles à l’époque » ont été partagées avec ses voisins. Les cercles de Gaoua, de Ouagadougou, de Bobo Dioulasso, de Kaya, de Koudougou et de Tenkodogo, ont été rattachés à la Côte d’ivoire. Les cercles de Tougan et de Ouahigouya ont été rattachés au Mali actuel et les cercles de Dori, Fada N’Gourma au Niger.
Retour à la vie « normale »
C’est ainsi que le 4 septembre 1947, après 15 ans de mise sous « tutorat », la colonie de Haute-Volta retrouvait son existence légale et, naturellement, ses limites territoriales d’avant suppression. Un peu plus tard, elle va bénéficier de l’autonomie de gestion le 11 décembre 1958 et accède, enfin, à la souveraineté internationale, le 5 août 1960. Elle fut rebaptisée Burkina Faso (pays des Hommes intègres), le 4 août 1984, sous la révolution populaire du Capitaine Thomas Sankara.
« C’est donc dire que nous devons l’existence du Burkina Faso d’aujourd’hui à ces hommes et femmes qui ont pris sur eux d’assumer leur mission historique, en menant ce combat noble et juste de reconstituer notre pays dans ses frontières actuelles. Autrement dit, si nous existons aujourd’hui en tant que pays, c’est grâce à ces Hommes et femmes d’honneur et de dignité », a relevé Barthélémy Tenkodogo, secrétaire général de Endogène.
À Endogène, « nous avons pris sur nous depuis plusieurs années, la décision historique de marquer d’une pierre blanche cette date historique et fondatrice de notre Nation. Nous avons décidé de célébrer cette date et de rendre ainsi hommage à nos devanciers pour leur bravoure, leur détermination, leur sens de l’Honneur et de la dignité. Gloire éternelle à eux, et vivement que leur combat nous serve de leçon, de ferment, pour la défense de notre pays, en proie à une crise multidimensionnelle », a expliqué Barthélémy Tenkodogo.
Des dires du SG de Endogène, dans la situation actuelle de crise sécuritaire, nous devons nous appuyer ces expériences de solidarité réussie pour se mettre à l’unisson face à l’hydre terroriste. « Les actes de violence et de division tendent à saper les liens séculaires qui nous unissent en tant que nation. Les attaques perpétrées par les groupes extrémistes visent à semer la discorde et la méfiance entre nous. Il est essentiel de rester vigilants et de faire preuve de solidarité face à ces menaces », a poursuivi Barthélémy Tenkodogo, qui n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage aux FDS, VDP et civils tombés au champ d’honneur et souhaiter prompt rétablissement aux blessés.
Du reste, « en honorant le passé et en puisant dans notre histoire commune, nous pouvons renforcer notre résilience, trouver des solutions durables aux défis qui s’imposent à notre génération et promouvoir un dialogue inclusif entre toutes les filles et fils de ce pays. Ensemble, nous pouvons faire face aux défis sécuritaires actuels et construire un avenir où règnent la paix, la tolérance et le respect mutuel. En maintenant notre solidarité, en renouant avec l’esprit de la reconstitution de la Haute-Volta en 1947, nous pourrons préserver notre héritage, garantir notre sécurité et assurer un vivre-ensemble harmonieux pour les générations présentes et futures », est convaincu Barthélémy Tenkodogo.
Ce dernier a remercié la commune de Ouagadougou, pour l’existence de la place 14.472, un rond- point dans l’ex secteur 19 à Nonsin (actuel secteur 14 de la ville de Ouagadougou) dédiée à la reconstitution de la Haute-Volta.
Au programme de la commémoration de cet anniversaire débutée le 02 septembre dernier, des projections de films documentaires sur la reconstitution et échanges. Enfin, l’association Endogène a émis le vœu de voir ériger un monument magnifiant cette date, de voir baptiser une rue au nom de cette date historique (dans un endroit plus visible de la ville de Ouagadougou).
En rappel, l’association Endogène est une association d’éducation citoyenne et d’entrepreneuriat social. Elle est dirigée par Dr Harouna Kaboré, ancien ministre en charge du Commerce entre 2018 et 2021.
Mathias Kam
Minute.bf