Les responsables de l’Association LEADERS ont organisé ce jeudi 12 décembre 2024, à Ouagadougou, un forum sur les méfaits de la consommation de la drogue en milieu scolaire et universitaire. Ce forum, rythmé par un panel, vise à sensibiliser au moins 10 500 élèves et étudiants sur les méfaits de la consommation de la drogue d’ici l’horizon 2028.
La consommation de la drogue est une problématique mondiale. En 2020, selon les chiffres de l’Organisation des Nations unies (ONU), 284 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans ont consommé une drogue. Par ailleurs, ces statistiques indiquent que le nombre de personnes consommant des drogues augmentera de 40 % en Afrique d’ici à 2030 si la situation demeure en l’état.
Au plan national, les chiffres du Secrétariat permanent du Comité national de Lutte contre la Drogue (SP/CNLD) font état de ce qu’en 2020, plus de 13 000 kg de cannabis et 289 346 kg de médicaments prohibés ont été saisis dans le pays. Face à ce constat, l’Association LEADERS veut jouer sa partition en contribunant à la lutte contre ce phénomène. Pour ce faire, elle a initié une conférence publique au cours de laquelle elle a invité le Commissaire divisionnaire de police Boukary Traoré, par ailleurs chef du département des études de la planification, du suivi et évaluation au SP/CNLD pour entretenir les jeunes sur le thème : « Ventes et consommation de la drogue dans les établissements scolaires et universitaires ».
Sur la base de témoignages de nombreux chefs d’établissements scolaires et universitaires, Le Commissaire Traoré a avancé qu’au niveau scolaire, la consommation de la drogue prend de l’ampleur. Citant 2 études conduites par le SP/CNLD, il a révélé que sur un échantillon de 2 079 élèves de la ville de Ouagadougou, 127 élèves ont déclaré avoir consommé la drogue, soit une prévalence de 6,11% en 2019 contre 1,9% en 2011, soit une augmentation de 4, 38% en moins de 10 ans. Mais qu’est-ce qui peut expliquer cela ?
Des dires du communicateur, l’augmentation de la consommation de la drogue en milieu scolaire et universitaire s’explique par la disponibilité de la drogue et des produits assimilés avec l’implication de plusieurs personnes sur la chaîne de la vente et de la consommation. « Il y a plusieurs facteurs qui peuvent justifier cela. Il y a le fait que le produit est de plus en plus disponible dans les établissements. Les élèves ou les étudiants ont beaucoup de préoccupations qu’ils n’arrivent pas souvent à extérioriser et cela peut les y entraîner. Nous avons également le manque de vigilance sur les élèves ou dans les établissements, parce qu’il y a d’autres acteurs qui arrivent à interférer en milieu scolaire. Le trafic n’est pas forcément l’œuvre des élèves. Même s’il y a des élèves impliqués, il y a des personnes extérieures qui ont accès au milieu scolaire. C’est tout cela qui fait que le phénomène prend de l’ampleur », a-t-il étayé.
Pour cela, pense-t-il, le renforcement des actions de sensibilisation et de prévention peut aider à barrer la route à ce fléau social. « Le SP/CNLD entreprend chaque année des campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires parce que l’arme la plus fatale contre ce genre de fléaux, c’est d’abord la prévention, pour empêcher que les gens ne commencent la consommation de la drogue. Nous réprimons les personnes qui mettent à disposition des élèves et des étudiants les drogues et faisons la réinsertion des sevrés. On fait toujours le plaidoyer pour qu’il y ait des centres de prise en charge pour que ceux qui sont déjà dedans puissent être traités », a fait savoir le Commissaire divisionnaire de police Boukary Traoré.
Outre cette communication sur la drogue, une autre sur le thème : « Utilisation d’internet en milieu scolaire : opportunités et risques » a été animée par l’inspecteur d’éducation en philosophie, Emmanuel Zongo.
En rappel, le but de cette conférence publique initiée par l’Association LEADERS est de sensibiliser au moins 10 500 apprenants, d’ici à 2028, sur les méfaits de la drogue pour un milieu éducatif au Burkina Faso.
Jean-François SOME et Djamila WOMBO (Stagiaire)
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