Le Centre d’études, de documentation et de recherches économique et sociale (CEDRES) de l’Université Thomas Sankara (UTS) a initié un atelier de dissémination des résultats de recherche, ce mardi 25 juillet 2023, à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Les recherches ont porté sur le capital humain autour de trois thématiques: « Investissements directs étrangers et développement du capital humain au Burkina Faso », « capital humain, prospérité des ménages et inégalités sociales au Burkina Faso » et « niveau d’éducation, autonomisation économique des mères et mortalité infantile au Burkina Faso ». Ces recherches ont été entièrement financées par le Consortium africain de recherche économique (CREA), basé au Kenya et représenté à cet atelier par Lancer Wao et John Gitari.
« Les chercheurs qui trouvent, on n’a plus besoin d’en chercher. Ils sont au CEDRES », s’est félicité le Pr Youmanli Ouoba, Directeur exécutif du CEDRES (Centre d’études, de documentation et de recherche économique et sociale).
En effet, le CEDRES a disséminé les résultats de recherche de ses enseignants-chercheurs. Il s’agit du partage des résultats sur « le capital humain, qui constitue l’arme la plus puissante pour transformer le monde », avait indiqué l’ancien président sud-africain Nelson Mandela.
Selon le Docteur en Economie, Porto Bazié, ce qu’il faut noter, c’est que les investissements directs étrangers sont « un vecteur de mobilisation des recettes fiscales ». Ces recettes sont ainsi utilisées, à l’en croire, pour financer l’éducation au Burkina Faso, qui est « en majeure partie laissée à l’État ». « On constate de ce fait qu’il y a véritablement des obstacles au financement de l’éducation. À travers la responsabilité sociale des entreprises, les investissements directs étrangers contribuent à accroître l’offre d’éducation au Burkina Faso ». D’ailleurs, ajoute-t-il, l’analyse montre que le système fiscal burkinabè est très favorable à l’investissement privé.
Pour le capital humain, Dr Bazié a indiqué qu’il est très important « parce que la connaissance acquise rend l’individu productif ». « Et lorsqu’on est productif, on améliore ses résultats sur le terrain pour accroître le niveau de revenu national », s’est-il convaincu. Les autorités politiques doivent donc, insiste Porto Bazié, « continuer à améliorer [le] système fiscal et à développer des politiques plus favorables pour attirer les investissements directs étrangers afin d’améliorer davantage le développement du capital humain ».
Pour ce qui est de la thématique sur le « niveau d’éducation, autonomisation économique des mères et mortalité infantile au Burkina Faso », la phase pratique des recherches a eu lieu sur la période 2021-2022 mais s’est achevée en mars 2023. Il ressort principalement, selon Aïcha Tiendrébéogo, Enseignant-chercheur, que « l’amélioration du niveau d’éducation des femmes permet d’améliorer leur autonomisation économique et, par là même, de réduire le taux de mortalité infantile au Burkina Faso ». Pourtant, déplore l’enseignant-chercheur, « au Burkina Faso le niveau d’éducation, surtout au niveau secondaire reste très faible et avoisine les 36% pour le secondaire et moins de 10% pour le supérieur. Même si au primaire les choses se sont beaucoup améliorées, au niveau secondaire et supérieur beaucoup de choses restent à améliorer ». « Les solutions sont beaucoup plus la sensibilisation pour booster la confiance des femmes en elle-mêmes. Pour les filles, c’est beaucoup plus les grossesses et les mariages qui ralentissent leur progression scolaire. Mais, le constat montre que les choses s’améliorent, on retrouve des mères qui font le secondaire et le supérieur. Je pense qu’il faut beaucoup plus d’encouragement et de sensibilisation surtout auprès de leurs maris pour qu’ils apportent leur soutien afin que les mères puissent poursuivre leurs études, même si elles ont des responsabilités au niveau du foyer », a-t-elle indiqué.
Alain Siri et Omer Combary ont, pour leur part, présenté les résultats de leurs recherches portant sur le « capital humain, prospérité des ménages et inégalités sociales au Burkina Faso ». Ces derniers ont proposé aux autorités politiques « de ne plus centrer leur politique de développement du capital humain sur l’accroissement des offres de services, mais plutôt, de combiner extension des offres et amélioration des rendements des services ». Pour l’éducation et la formation, ils ont invité les décideurs politiques à adapter les curricula enseignés, accroître l’offre d’enseignement et de formation technique et professionnelle.
En guise d’information, le CEDRES est un centre de recherches créé depuis avril 1977, avec pour mission essentielle de contribuer au développement socio-économique du Burkina Faso et de l’Afrique par la recherche et la formation en Sciences économiques et de gestion. Depuis 2021, le Centre est structuré autour de 5 équipes de recherche. Le Centre compte 117 enseignants-chercheurs et chercheurs dont 21,5% de femmes. Il s’est résolument engagé dans la vulgarisation des résultats de recherches de ses membres.
Mathias KAM
Minute.bf
The research center, CEDRES, has a notable percentage of female teacher-researchers. How does CEDRES encourage and support gender diversity in research, and how might this diversity contribute to the breadth of research perspectives and outcomes? Tel U