Le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem de Tambela a ouvert les portes de la 7e édition du Salon International de l’Agriculture, de l’Environnement et de l’Elevage (SIAEL), le mardi 20 février 2024 dans la commune Komsilga, région du Centre. L’événement qui va s’étendre jusqu’au 27 février prochain va permettre aux acteurs du secteur agro-sylvo-pastoral de mettre en lumière leur savoir et savoir-faire, de communier et de s’offrir des opportunités d’affaire. Une occasion saisie par le Fonds d’Appui aux Activités rémunératrices des Femmes (FAARF) pour donner de la visibilité à ses bénéficiaires.
« Impact de la crise sécuritaire sur le secteur agro-sylvo-pastoral : état des lieux et perspectives », c’est autour de ce thème que se déroulera la 7e édition du SIAEL à Komsilga. L’événement qui se veut une vitrine du secteur agro-sylvo-pastoral vise, selon son Commissaire général, Jean Victor Ouédraogo, à accélérer le processus de professionnalisation des acteurs du monde rural et à « donner plus de visibilité à toutes les chaînes de valeur de l’agriculture, l’élevage et de l’environnement, mettre en valeur l’interdépendance et susciter la compétitivité entre les différents secteurs socio-professionnels du monde rural ».
L’initiative a convaincu le Fonds d’Appui aux Activités Rémunemératrices des Femmes (FAARF) qui a saisi l’occasion pour donner de la visibilité à ses beneficiaires et les fruits de leur savoir-faire. « Nous profitons de cette belle occasion pour accompagner nos bénéficiaires, pour dire que le rôle du FAARF ce n’est juste de leur octroyer le crédit, les former et disparaître. C’est aussi de les accompagner lorsqu’il y a des opportunités pour elles de pouvoir exposer leurs produits », a expliqué la Directrice générale du FAARF, Dr. Ravigsida Dorcas Tiendrebeogo/Compaoré.
Concrètement, à ce 7e SIAEL, le FAARF accompagne 6 de ses bénéficiaires à qui il a loué des stands pour leur permettre d’exposer leurs produits et tirer les opportunités qu’offre l’événement qui se déroule sur une semaine.
Grâce au FAARF, Aguiaratou Sané/Yanogo est présente au SIAEL avec Deodarket Shop, sa boutique de vente de pagnes locaux. Elle remercie le FAARF pour son accompagnement, elle qui avec cette participation bénéficie de l’accompagnement du fonds à double titre. « Nous avons bénéficié d’un appui du FAARF ce qui nous a permis d’exceller dans notre domaine », confie la vendeuse de Faso Danfani, de Kokodounda, de bazin et autres.
De même, dans la perspective d’agrandir sa boutique et d’ouvrir d’autres quartiers de Ouagadougou, la Directrice de Deodarket Shop a remercié le FAARF qui lui permet de participer au salon qui dit-elle, lui a ouvert les portes à de nouveaux clients et partenaires.
C’est ces mêmes avantages qu’espère tirer Ina de Ina Epicerie.
« Quand j’ai appris la tenue de l’événement, j’ai demandé à participer et le FAARF me l’a accordé », nous a confié, celle-là qui ne cache pas sa satisfaction d’être présente au salon, alors qu’on n’était qu’au premier jour. « On a eu des contacts, on échange avec des gens qui promettent de commander après… », s’est réjouie Ina Épicerie qui espère à l’issue de ce salon, tirer le maximum d’avantages.
Il faut souligner que Ina Épicerie propose essentiellement des « produits locaux » comme le soumbala, de la poudre de gingembre, de kinkeliba, de clous de gironfle, de cannelle… Ina Épicerie propose également des mélanges d’épices fait à base de légumes frais séchés (oignons, poivrons…). Pour en arriver à là, la responsable de l’épicerie a salué l’appui du FAARF. « L’entreprise était déjà là. J’ai pris le soin de prendre le crédit pour la développer. Ça m’a permis d’élargir ma game de produits », a-t-elle révélé, remerciant le FAARF pour son soutien et l’accompagnement qui consiste à mettre en lumière ses bénéficiaires à travers des événements comme le SIAEL.
Blandine Bouda ou le combat de la mise en bouteilles du dolo
Pour donner un caractère festif à l’événement qui célèbre la créativité des acteurs du secteur agro-sylvo-pastoral, le FAARF à travers sa bénéficiaire, Blandine Bouda, dolotière et restaurantrice, Présidente de la Coordination des Dolotières du Kadiogo, PDG de l’Entreprise Bouda Blandine (EBB), propose du dolo mise en bouteilles.
« Notre présence au salon est bénéfique est plusieurs titres. Notre présence fait connaître l’existence de la Coordination des Dolotières. Ma participation au salon va me mettre en contact avec des nouveaux partenaires qui nous découvrent et sauront que des efforts sont faits pour moderniser la production du dolo à travers sa mise en bouteille, pour que le dolo dure 3, 6 à 12 mois sans se transformer », se réjouit Blandine Bouda.
En effet, explique-t-elle, avec le Fonds qu’elle a eu avec le FAARF à travers leur coordination de dolotière, Mme Bouda confie avoir investi sa part dans son entreprise. Cela ajouté à un deuxième prêt lui a permis de « moderniser la production de dolo » par sa mise en bouteille.
« Au début y a eu beaucoup de difficultés. On se rappelle que sous Sankara, dans la dynamique du consommons local, on a voulu conserver le dolo dans les bouteilles. Cela n’a pas été possible. J’ai eu la chance que ma mère a été dolotière et c’est à travers cette activité que moi aussi je nourris ma famille. Pour cela, j’ai décidé de m’investir à fond pour essayer de moderniser sa production à travers la mise en bouteille. Pour ce faire, j’ai été assistée des chercheurs de l’Institut de Recherche en Sciences appliquées (IRSAT). Avant analyse, on a pu conserver le dolo non fermenté pendant 13 mois. Quand on l’a ouvert, il avait le même goût qu’au premier jour. Quand les analystes ont également fait les tests après au 13 mois de conservation, c’était le même résultat », nous a fait savoir, avec un air de satisfaction, celle-là qui veut moderniser la production du dolo. Pour l’heure, Blandine Bouda dit avoir toujours des difficultés à embouteiller le dolo fermenté. « Avec la fermentation, ça ne peut pas durer comme l’autre. Mais il est bon de préciser que nous n’utilisons pas les conservateurs parce qu’avec ça, le dolo peut durer mais va changer de goût », a-t-elle relevé, tout en rassurant qu’elle continue de produire comme elle l’a appris tradionnellement et se fait toujours assister de scientifiques pour dans son ambition d’arriver à conserver et embouteiller le dolo.
Pour ceux qui hésitent encore à faire le déplacement au SIAEL, c’est tout cela qu’ils découvriront une fois sur place. C’est le savoir et le savoir-faire, la créativité des acteurs du monde rural, notamment du secteur agro-sylvo-pastoral qu’ils découvriront sur les lieux du salon à Komsilga.
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Franck Michaël KOLA
Minute.bf