Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) organise ce 8 janvier 2022 à Ouagadougou, un panel sur l’an 3 du massacre de Yirgou qui a fait 49 morts seulement le gouvernement et 210 morts, selon un bilan du CISC.
Pour Daouda Diallo, porte-parole du CISC, « le massacre de yirgou s’inscrit dans une logique de génocide ». « Les auteurs des crimes paradent et menacent même ceux qui demandent justice » déplore-t-il.
Il a rappelé que « la question de Yirgou n’est pas le monopole du CISC seulement ». C’est selon lui, une question qui interpelle tout le peuple burkinabè et à la fin, est-il convaincu, « c’est toute la nation entière qui va bénéficier de la justice qui sera faite pour que cela ne se répète plus jamais dans notre pays ».
En effet, trois 3 ans après ce drame, « les lignes bougent difficilement côté justice ». « Mais il faut relever que maintenant on a des jeunes magistrats qui sont déterminés pour faire la lumière sur la plupart des crimes de sang que nous enregistrons sur le terrain », s’est réjoui Daouda Diallo.
« Vous conviendrez avec moi que la volonté d’un procureur ou d’un juge d’instruction ne suffit pas. La justice burkinabè, c’est toute une chaine et il faut aussi la volonté politique. Pour nous, le blocage se trouve au niveau politique parce que si le politique met les moyens humains, matériels, financiers et crée un comité spécial pour traiter le dossier Yirgou de façon spécifique, cela ne peut pas ne pas aboutir », pense-t-il.
Pour rappel, le 1er janvier 2019, Yirgou, une localité située dans la commune de Barsalogho de la province du Sanmatenga, dans la région du Centre-nord au Burkina Faso, a été le lieu d’un important massacre de populations civiles dans un contexte d’insurrection terroriste. Après une attaque terroriste contre le village, « les groupes d’auto-défense Koglwéogo » ont organisé des représailles contre la communauté peulh de cette localité, tuant plusieurs personnes, en majorité des hommes.
Mouni Ouédraogo
Minute.bf