Une bonne partie du peuple burkinabè vit dans « une dégradation continue des mentalités ». Il faut donc une conscientisation, un réarmement positif des mentalités pour inspirer « le rêve burkinabè » aux populations, à la jeunesse particulièrement. C’est dans cette perspective qu’est né le Mouvement Conscience nouvelle (MCN), qui veut révolutionner les mentalités pour un changement qualitatif de comportement en vue d’aller au développement du Burkina Faso. Le vendredi 14 août 2020, les premiers responsables de ce mouvement ont animé une conférence publique à l’université Nazi Boni de Bobo Dioulasso devant de centaines d’étudiants autour du thème : « La conscientisation : un défi incontournable pour le développement du Burkina Faso ».
« Aujourd’hui, la morale agonise au Burkina Faso », disait une autorité. « Mais ça, c’est ce que des gens ont dit. Aujourd’hui, nous sommes témoins de la dépravation de l’intégrité au Burkina Faso. Il y a la méchanceté, la perversité ; le crime est devenu monnaie courante. Les gens tuent pour l’argent ou juste pour des raisons rancunières. L’incivisme a atteint son paroxysme ; la mauvaise gestion de la chose publique, la corruption, etc. », avait déploré Dr. Hyacinthe Ouédraogo, enseignant-chercheur à l’Université de Gaoua, président du MCN. C’etait le 25 janvier dernier à la présentation du Mouvement à Ouagadougou, à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Ce vendredi 14 août, le mouvement a déposé sa valise dans la ville de Sya pour poursuivre sa mission de conscientisation, pour une révolution des mentalités au Burkina Faso.
Pourquoi une révolution des mentalités ? Pour le président du MCN, la raison est que « le manque de conscience a conduit le Burkina Faso dans toutes ces formes de gabegie que nous constatons aujourd’hui ». Dans la poursuite de sa mission de conscientisation, du changement de mentalité, de la révolution du style de vie des Burkinabè, la promotion du civisme, du patriotisme et des valeurs citoyennes et républicaines, le MCN a jugé utile d’aller à la conscientisation des populations de Sya, après Ouagadougou et Koudougou.
« Nous constatons une mentalité dégradée continue du peuple à la base et des autorités au sommet. A tout moment, la plupart des gens vivent dans une situation de perte continue des valeurs morales et sociétales », regrette M. Ouédraogo pour qui « la conscientisation est (ici) importante parce qu’un peuple qui n’a pas de vision, est un peuple qui n’évoluera pas ». Ainsi, le mouvement est né pour apporter un remède un tant soit peu à ce mal social de défaut de conscience que vit le Burkina Faso.
Pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé, le MCN entend adopter une stratégie de communication à travers des conférences publiques, de sensibilisation (émission radiophoniques), des éditions de livres, etc. C’est la mise en oeuvre de cette stratégie de communication qui se matérialise par les conférences publiques, ouvertes à tous, pour une série de conscientisation dans le but d’atteindre la révolution de mentalité en vue de réveiller en chaque Burkinabè l’amour qu’il a pour la patrie, pour le développement.
Le développement du Burkina Faso est toujours possible…
L’assassinat du père de la révolution burkinabè a aussi eu un impact sur les valeurs d’intégrité qu’incarnaient les Burkinabè a l’époque. Il faudra travailler à ressusciter toutes ces valeurs pour que le Burkina Faso puisse prendre rendez-vous avec le développement. Pour le Dr. Hyacinthe Ouedraogo, le développement du Burkina Faso est encore possible, pour peu qu’il y ait une prise de conscience générale au niveau, surtout, de la jeunesse, fer de lance du développement.
« Si la jeunesse n’est pas prête aujourd’hui à se sacrifier pour le développement du pays, c’est parce qu’elle n’a pas une bonne conscience », pense Hyacinthe Ouédraogo qui reste optimiste sur le fait que « de conscientisation en conscientisation, de changement de mentalité en changement de mentalité », l’on parviendra à renverser la tendance et dans les années à venir, « à ériger une jeunesse consciencieuse, prête à se battre pour sa propre réussite et à se sacrifier pour réserver aux générations futures, un Burkina radieux ».
Le MCN est une organisation de la société civile, apolitique, qui s’inspire de l’idéologie sankariste. Ce mouvement, selon son président, reste ouvert et entend accueillir tout jeune qui veut apporter sa contribution dans la réalisation du rêve burkinabè. Après la conférence publique, le bureau du mouvement de Bobo Dioulasso a été mis en place.
Armand Kinda
Minute.bf
Pour le MCN, il faut bien définir les objectifs, et ensuite nous vous suivrons tous.
Autrement dit, si c’est pour défendre les valeurs morales, l’intégrité, le respect d’autrui,le patriotisme, l’humanitarisme etc, et combattre cet esprit de convoitise mal placé, de vouloir à tout prix ramener les autres à soi, il n’y a pas de débat. Mais faites attention de vouloir confondre çà avec la « révolution », qui n’est pas qu’idéologique, ni ne naît spontanément sur la base de sautes d’humeur. Très exigeante, celle-ci réclame une organisation scientifique plus poussée, et davantage implacable, allant parfois jusqu’à l’ingurgitation de ses propres acteurs! Mais courage quand même pour l’initiative et le reste viendra!
Ok Merci bien à M. Cheik pour ses conseils. C’est le refus de la passivité face aux maux qui minent la société burkinabe et le désespoir agrandissant qui nous ont dicté la naissance de ce mouvement. Nous sommes convaincus qu’il faut commencer quelque chose, se donner la peine de refuser le chaos, se battre de tout coeur et laisser l’histoire decicider de l’impact de notre action. Pour la vision les objectifs et les stratégies, ils sont bien définis et soulignés dans notre manifeste qui paraîtra. Merci.
Cool. Merci au MCN pour cet effort à conscientiser le peuple Burkinabè. Comme il est ,il n’y aura pas de développement pour un peuple sans vision.