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jeudi 28 mars 2024

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Situation sécuritaire : L’appel du médiateur du Faso aux forces vives de la nation depuis l’école Alwata Diawara

L’école Alwata Diawara de Tougan a 95 ans. Pour marquer d’une pierre blanche la commémoration du 95e anniversaire de cette école qui a formé les anciens présidents Saye Zerbo et Sangoulé Lamizana, mais aussi l’actuel président du Faso Roch Marc Christian Kaboré,  une cérémonie a été organisée le 28 novembre 2019 à Tougan. A l’occasion de cette commémoration dans la région de la Boucle du Mouhoun en proie aux attaques armées, le médiateur du Faso, Saran Sérémé/Séré a appelé au retour des exilés, pour contribuer à la lutte contre le terrorisme.

1925-2019. Cela fait maintenant 95 ans que l’école Alwata Diarra a été créée. « Une école porteuse de chance pour les hautes fonctions de l’administration publique », selon El Hadj Moussa Sanogo, Magistrat à la retraite, président du comité d’organisation (PCO), parce qu’elle a formé, en plus des magistrats, des médecins, des cadres de l’administration publique…, trois présidents du Burkina Faso. Il s’agit des anciens présidents Saye Zerbo et Sangoulé Lamizana qui sont de la région et de l’actuel président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. « On a tout gagné [à Tougan] », se réjouit le PCO, qui a confié que l’école Alwata Diawara a été rénovée avec l’appui du président du Faso, ancien élève de l’école depuis 1963.

« Si nous ne nous unissons pas pour combattre ce mal… »

Le président du Faso s’entretenant avec des élèves de l’école Alwata Diawara

Prenant la parole, la marraine de la cérémonie, Loulé Clémentine Dabiré/Binso, épouse du premier ministre, a pour sa part fait savoir que l’une des missions fondamentales de l’école que Alwata Diawara a su remplir avec efficacité au fil des âges, est de préparer tous les élèves à être des citoyens responsables capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte à toutes les différences.

Intervenant sur la situation sécuritaire, Clémentine Dabiré, pour corroborer les propos du gouverneur de la région, a rappelé que dans la province du Sourou, les attaques terroristes ont entrainé la fermeture de plusieurs écoles. « En s’attaquant à l’école, c’est à notre modèle de société, d’éducation, de cohésion pacifique que ces obscurantistes d’un autre âge s’en prennent », martèle-t-elle, avant d’ajouter que « la grande mobilisation des populations du Sourou, n’est certainement pas pour faire la fête, mais plutôt pour montrer qu’elles restent unies et debout, engagées pour défendre l’école, et volontaires pour défendre la partie en réponse à l’appel du président du Faso ».

« Que nous soyons riches ou pauvres, si nous ne nous unissons pas pour combattre ce mal, il nous combattra tous. Quand le feu tombe, il ne choisit pas une maison ou une tête. Cette question ne concerne pas seulement le gouvernement du Burkina Faso. C’est une question qui interpelle tous les fils et filles du pays », harangue la présidente de la cérémonie, Saran Sérémé/Séré, médiateur du Faso, fille de la région, qui, souhaite-t-elle, « ne plus voir (ses) sœurs, (ses) mères avec des balluchons sur leurs têtes en train de se déplacer en ne sachant pas où aller ».

« Faire la prison ce n’est pas une honte… »

Alwata Diawara, celui là dont le nom a été attribué à « l’école des présidents »

L’amazone du Sourou a appelé les populations à se lever, à se serrer les coudes, à travailler ensemble pour bouter hors du territoire national, cette hydre terroriste qui veut tendre ses tentacules dans toutes les régions du pays. « Nous lançons un message de paix, parce que le Burkina Faso est un pays de paix. Nous ne souhaitons pas la guerre avec qui que ce soit. Nous souhaitons que tous les fils, qui qu’ils soient, où qu’ils soient, qu’ils décident de rentrer chez eux pour apporter leur contribution à cette lutte. (…) Si nous avons le sang burkinabè et que nous n’avons rien à voir avec tout ce qui se passe dans ce pays, nous devons venir apporter notre contribution pour combattre le mal qui sévit actuellement au Burkina Faso », a-t-elle soutenu.

A l’issu de la cérémonie, des engins ont été remis aux FDS, des vivres aux déplacés et des kits scolaires aux élèves déplacés

Pour donner un peu plus de crédit à ses propos, le Médiateur du Faso a fait savoir que même après avoir fait la prison, l’on peut encore revenir aider son pays à se développer. « Notre papa Lamizana a fait la prison ; Saye Zerbo a fait la prison ; Jean-Baptiste Ouédraogo a fait la prison ; Maurice Yaméogo a fait la prison ; Thomas Sankara a donné de sa vie. Faire la prison ce n’est pas une honte. Moi-même, Saran Sérémé, j’ai fait la prison. Mais je n’ai pas fait la prison pour délinquance. J’ai fait la prison politique. Cela ne m’a pas empêché de revenir travailler avec certains qui ont été mes bourreaux hier, parce qu’ils sont mes frères, pour construire la nation. Nous devons comprendre que nous devons rendre compte de nos actes mais nous devons continuer à être Burkinabè et travailler pour le bien-être du Burkina Faso », souligne le médiateur du Faso, pour qui, faire la prison ne saurait être un frein au développement. « Il y a des gens qu’on a vus en prison, mais qui ont aidé leur pays après, à s’en sortir. Il y a des gens à qui le peuple en voulait, mais le peuple n’a pas de haine éternelle. Le peuple pardonne toujours, encore faut-il toujours poser des actes pour acquérir le pardon », dit-elle en parabole, avant d’appeler tous les présidents vivants du Burkina Faso, tous les cadres, les généraux, à travailler ensemble pour construire le pays, mais, « tout en répondant de leurs actes ».

Armand Kinda

Minute.bf

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