Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENAPLN), en collaboration avec le Ministère en charge de la fonction publique organise, trois jours durant, un Conseil de cabinet élargi aux structures centrales, déconcentrées, rattachées et de mission, qui aura pour but de repenser le système de déploiement des agents de la fonction publique en générale, mais du ministère en charge de l’éducation en particulier.
Au MENAPLN, à en croire le Ministre Stanislas Ouaro, la gestion rationnelle des ressources humaines est « préoccupante ». Ainsi, au niveau du formel, l’on dénombre à titre d’exemple, au préscolaire, « 928 enseignants pour 461 salles de classe ; au primaire 62 999 enseignants pour 52 230 salles de classe. Au niveau du non formel, spécifiquement chez les adolescents, l’on dénombre 942 formateurs pour 554 centres ». Chez les adultes, il y a 5 680 formateurs pour 3 094 centres.
« Mathématiquement parlant, en appliquant la règle d’un enseignant par classe, aucun déficit de personnel ne devrait se poser. Mais la réalité est tout autre. A côté de la pléthore d’agents constatée dans certaines structures, on assiste parallèlement à un manque de personnel dans d’autres », a indiqué le ministre Ouaro.
C’est dans l’optique de mieux organiser le système de déploiement des agents, en vue de satisfaire toutes les zones, permettre d’avoir au moins un enseignant par classe, qu’a été initié ce conseil de cabinet élargi qui, au cours de ces trois jours de travaux, va permettre à l’ensemble des responsables du ministère à se pencher sur cette problématique de gestion rationnelle des ressources humaines dans un secteur hautement social qu’est l’éducation. Il s’agira donc de définir une feuille de route qui permettra d’aller de façon consensuelle vers un redéploiement du personnel.
Pour le ministre en charge de la fonction publique, Séni Ouédraogo, cette réunion de cabinet élargie aux structures centrales, déconcentrées, rattachées et de mission, s’inscrit dans l’esprit de la gouvernance participative et constitue un cadre d’examen et de suivi des dossiers du ministère à l’issue duquel des orientations sont données par le premier responsable en vue d’une meilleure mise en œuvre desdits dossiers.
Le ministre de la fonction publique a confié que son département a mené des études dans le domaine de la gestion des ressources humaines de l’Etat dont la description des postes de travail en est un des fondements et un recensement géographique des effectifs des agents en vue de l’élaboration de tableaux prévisionnels des emplois et des effectifs plus réalistes et scientifiques.
Les résultats de ces études ont révélé une inéquitable répartition des agents publics au ministère en charge de l’éducation, avec une grande concentration dans les centres urbains comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso ou les chefs-lieux de région, alors qu’un déficit est enregistré dans les zones rurales. C’est la même tendance qui a été observée au niveau des autres ministères.
« Il faudra particulièrement veiller à ce que chaque agent occupe effectivement le poste de travail correspondant à sa fiche de poste. Cela amène mon département à envisager le redéploiement du personnel des différents ministères selon des modalités qui restent à définir de manière consensuelle avec l’ensemble des acteurs », a indiqué le Ministre Séni Ouédraogo.
326 152 élèves déscolarisés cette année pour cause de terrorisme
Le ministère en charge de l’éducation nationale, à en croire le ministre Ouaro, c’est un personnel avec un effectif de plus de 110 000 agents, soit plus de la moitié des agents de la Fonction publique du pays qui est à pied d’œuvre pour « offrir une éducation de qualité » à près de 4 millions d’élèves avec le soutien de la communauté éducative.
Mais les attaques terroristes au Burkina Faso ont vidé les élèves des classes, saccagé les infrastructures scolaires et des « braves et jeunes enseignants ». A la date du 17 mai 2019, a confié le ministre, « 1933 établissements scolaires sont fermés, déscolarisant ainsi 326 152 élèves et affectant 9042 enseignants ».
Le premier Ministre Christophe Marie Joseph Dabiré qui a procédé à l’ouverture des travaux, a, au regard des difficultés qu’a rencontrées le personnel de l’éducation dans cette affaire de crise sécuritaire, salué et remercié tous les agents de l’Etat qui continuent de travailler dans les zones touchées par les attaques terroristes. Il a aussi salué et encouragé les enseignants à toujours continuer à travailler pour la réussite de cette année scolaire.
Ouvert le dimanche 26 mai 2019, cet atelier s’étendra sur 3 jours et sera un lieu de réflexion et de partage d’expériences. Il permettra de définir des priorités dans les planifications, de définir des orientations majeures sur les dossiers et d’élaborer une feuille de route dans le cadre de la mise en œuvre desdites orientations.
Armand Kinda
Minute.bf