Réunis au palais du Mogho Naaba Baongo à Ouagadougou dans l’après-midi de ce mercredi 29 juin 2022, les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels des 04 coins du Burkina Faso, dans un message repris en langues mooré, fulfuldé et dioula, se sont prononcés sur la situation nationale.
« Les dépositaires et garants des pouvoirs coutumiers et traditionnels, incarnation de nos valeurs ancestrales, acteurs de l’histoire de notre pays », comme ils se sont qualifiés, ont tenu d’abord à condamner « toute atteinte à la vie, à l’intégrité physique, morale et psychique de toute personne quelle que soit sa race, son ethnie, sa religion, son appartenance politique et idéologique » mais aussi « les propos haineux et d’incitation à l’intolérance et à la violence véhiculés à travers certains canaux de communication ».
Ils ont également interpelé chacun des acteurs sociaux sur sa responsabilité dans ces moments critiques de l’histoire de la nation.
A ce niveau, les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels ont entre autres interpellé « les autorités du pays, à concentrer toutes leurs énergies dans la lutte contre le terrorisme, le recouvrement de l’intégralité du territoire; les acteurs politiques, administratifs, religieux et coutumiers, à quelque niveau qu’ils soient, sur le devoir de veiller au respect de l’intégrité de chaque communauté en utilisant leur leadership pour contribuer à apaiser les tensions et à réconcilier les Burkinabe ; les filles et fils du Burkina Faso qui, pour des raisons diverses ont des visions ou intérêts divergents avec la nation à déposer les armes, à revenir à la raison et à la maison pour qu’ensemble, nous bâtissions notre pays dans la paix et la quiétude ».
Ils ont aussi appelé le peuple burkinabè à manifester sa compassion et sa solidarité par son soutien actif aux déplacés internes, aux veuves, aux orphelins et à l’ensemble des personnes vulnérables du fait de la crise.
Ils invitent les Burkinabé à cultiver et renforcer « l’union, la solidarité, l’amour, le patriotisme, la tolérance, l’acceptation de la différence, la fraternité, l’humilité, le dialogue, le pardon, la cohésion sociale et l’unité nationale ».
Également, ils ont rappelé à « l’ensemble des Burkinabè, la nécessité de cultiver le sentiment d’appartenance à une même nation » et « le devoir de protéger la patrie et la céder avec honneur et dignité aux générations futures ».
Pour ce qui est de leur part, ils ont réitéré « leur disponibilité et leur ferme engagement à jouer pleinement et entièrement leur partition à poursuivre leur contribution à la paix» .
Les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels ont conclu leur message à la nation en implorant « la terre nourricière et protectrice du Burkina Faso, les mânes de nos ancêtres et le Tout Puissant pour qu’ils veillent » sur le Burkina Faso.
Mouni Ouédraogo
Minute.bf