Ceci est une déclaration du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) relative aux décisions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), sur la transition au Burkina Faso.
Nous avons suivi avec beaucoup d’attention et d’intérêt les décisions du Sommet des Chefs d’État de la CEDEAO tenu à Accra au Ghana le 03 juillet 2022, consacré principalement aux situations socio-politiques préoccupantes de trois pays membres dont le Burkina Faso, notre pays.
Le sommet a décidé que la transition au Burkina durera 24 mois à compter du 1er juillet 2022. La fin de cette transition doit être couronnée par le retour à une vie constitutionnelle normale.
La CEDEAO a été clémente avec notre pays qui s’en sort sans sanctions économiques et financières, spectre que nous redoutions tous vu la fragilité de notre économie rudement éprouvée par de multiples crises : une crise sécuritaire vertigineuse, une crise humanitaire, une crise alimentaire, la vie chère aggravée par la crise économique mondiale et l’instabilité institutionnelle consécutive au Coup d’Etat du 24 janvier 2022. Nous prenons acte des décisions des chefs d’État de la CEDEAO.
Nous saluons les efforts du Président Mahamadou ISSOUFOU facilitateur de la CEDEAO pour sa grande disponibilité d’écoute et son implication pour aider le Burkina Faso à rebondir.
Nous saluons tout aussi l’appel de la CEDEAO à l’endroit de la communauté internationale pour soutenir le Burkina Faso afin qu’il retrouve son équilibre.
Nous saluons enfin la mise en place d’un mécanisme conjoint de suivi et de contrôle entre la CEDEAO et le Burkina Faso pour s’assurer de la bonne tenue des engagements et des orientations.
Nous osons espérer que ce mécanisme prendra en compte de façon juste et équitable les différentes composantes de la classe politique et les acteurs sociaux.
Nous marquons notre attachement au retour de l’ordre constitutionnel démocratique normal seul gage de stabilité, de paix et de croissance économique. Pour notre parti le MPP, la démocratie est le plus sûr et le plus apaisé des systèmes politiques de gouvernance.
Pour ce faire, nous insistons sur la nécessité d’une réforme en profondeur de la transition. A cet effet, nous affirmons notre disponibilité à œuvrer dans un dialogue inclusif avec toutes les composantes de notre pays pour toutes les réformes nécessaires et indispensables au retour de l’ordre constitutionnel normal, de la paix et de la concorde nationale.
Nous souhaitons que tous les acteurs, toutes les parties prenantes au dialogue inclusif national s’engagent résolument dans la construction de la culture démocratique dans toutes les sphères de notre société et de l’Etat.
Nous devons solidement et durablement cimenter la démocratie comme unique voie de dévolution du pouvoir et tourner le dos aux spectres des interruptions violentes de la dynamique constitutionnelle démocratique. Donner à la dynamique constitutionnelle démocratique la chance d’arriver à maturation, telle est le credo dans lequel nous pensons que les Burkinabè doivent s’inscrire pour proscrire à jamais la violence en politique et éviter ainsi les sempiternelles réconciliations qui s’effritent dès la survenue d’un coup d’Etat.
Nous réaffirmons notre engagement à contribuer avec tous les Burkinabè sans exclusive à la sécurisation de l’ensemble de notre territoire afin que chacun et chacune puisse s’établir et vivre paisiblement là où il désire. Nous condamnons et nous nous démarquons de toutes les formes de stigmatisation dont le but funeste est d’attiser la haine et la violence entre les différentes communautés ethniques, linguistiques, coutumières et religieuses qui ont naguère toujours vécu dans ce pays en bonne symbiose.
Dieu bénisse le Burkina Faso !
DEMOCRATIE – EGALITE – PROGRES
Ouagadougou, le 07 juillet 2022
Le Président du Parti,
Président du Bureau Politique National
Alassane Bala SAKANDE
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