jeudi 21 novembre 2024
spot_img

Burkina : « Le MPSR a l’obligation de rupture », selon le GIRP

Ceci est une déclaration du Groupe d’Initiative pour la Refondation de la Patrie, sur la situation nationale marquée par la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR). Le GIRP estime que « le MPSR a l’obligation de rupture pour imposer d’énormes sacrifices aux hommes et aux femmes qui vont animer la gouvernance qui ne devrait prendre en compte que l’intérêt supérieur de la Nation ».

« Le 24 janvier de l’année 2022, le Burkina Faso vient d’enregistrer son énième coup d’Etat avec l’avènement du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui s’est emparé du pouvoir d’Etat. Cette situation, loin de surprendre un citoyen averti, attentif et surtout patriote, est l’aboutissement de la voie sans issue dans laquelle le régime déchu et la classe politique toute entière avaient engagé le pays et ce, depuis plus de trente ans.

Dans notre déclaration liminaire au lancement de notre Cadre de réflexion le 16 décembre 2021, nous déclarons : « Le Burkina va mal et même très mal. Les Burkinabè sont en colère. Cette colère dépasse celle qui a été exprimée en 2014 à travers l’insurrection populaire. Bien qu’à cette époque, la goutte d’eau de trop a été la velléité des tenants du pouvoir à s’éterniser au pouvoir en modifiant une énième fois la constitution sans compter la corruption, l’injustice, en somme la mal gouvernance érigée en règle, figurait en bonne place dans ces revendications populaires.

L’espoir né de cette victoire populaire a été vite essoufflé par la gestion chaotique de la transition politique à l’issue de laquelle le régime déchu a récupéré le pouvoir d’État.

Six ans après, le peuple est désemparé. Il ne sait plus à quel saint se vouer. En plus de la trahison, c’est l’existence du Burkina Faso en tant qu’Etat qui est menacée. Tout le pays est encerclé par les forces du mal. Des Burkinabè sont des réfugiés dans leur propre pays. Les orphelins, les veuves nous en comptons tous les jours.

Cette colère du peuple qui est à son paroxysme, s’illustre par le manque de confiance aux hommes politiques actuels, aux affaires depuis plus de trente ans mais aussi à leurs OSC affiliées créées et entretenues. A la crise sécuritaire, s’ajoute celle de la confiance et de l’absence de structures et d’Homme crédibles pour incarner la volonté de changement du peuple.

Désabusé, désemparé, un peuple perdu et en train de se noyer au milieu d’un marigot ne choisit plus sa perche de sauvetage. C’est pourquoi, même la queue du crocodile, cet animal, redoutable carnivore, le peuple, sans se poser de questions, s’en saisit. C’est son seul espoir, ignorant sous le feu de l’action, ce à quoi il pourrait être exposé. C’est dans ce contexte que le coup d’État a été accueilli comme un soulagement, une délivrance même sans une forte mobilisation populaire.

Le dernier mot pour donner ou approuver la légitimité, la légalité d’un pouvoir politique dans un pays revient au peuple. Le pouvoir du MPSR a reçu son onction.

En conséquence, le G.I.R.P prend acte de l’avènement du MPSR et de la responsabilité énorme qui est la sienne face à ce tournant décisif de l’histoire politique de notre Chère Patrie, tout en reconnaissant l’opportunité de cet avènement pour un renouveau dans le système de gouvernance.

Cette opportunité constitue, en effet, une grande occasion pour le peuple de trouver par lui-même sa voix et de s’assumer pour toujours, tout en s’inspirant des succès des grandes nations pour programmer l’avenir des Burkinabè.

Animé par sa volonté de Refondation de la Patrie comme alternative à la consolidation des acquis démocratiques, le G.I.R.P invite le MPSR à des actions fortes et contextualisées en vue de solutions appropriées et pérennes pour la marche radieuse de notre Chère Patrie.

Ainsi, le choix des femmes et des hommes pour accompagner le MPSR dans cette nouvelle orientation, doit se faire sans complaisance. Ce choix doit se faire parmi des hommes et des femmes intègres, animés d’un esprit patriotique pour la composition du gouvernement. Le GIRP reste convaincu que seule une gouvernance vertueuse qui prendra faits et causes pour les masses laborieuses pourrait conduire notre pays vers de l’avant.

Il ne s’agira donc pas de composer un gouvernement d’hommes et de femmes qui vont se partager les dividendes, qui considèrent l’Etat comme un restaurant. Le MPSR a l’obligation de rupture pour imposer d’énormes sacrifices aux hommes et aux femmes qui vont animer la gouvernance qui ne devrait prendre en compte que l’intérêt supérieur de la Nation.

Convaincu que la haine, la vengeance et la fatuité sont les seules qualités des esprits faibles, des hommes qui ne veulent pas aller de l’avant, le GIRP invite le MPSR à s’inscrire dans une ligne dynamique de gouvernance. Il ne s’agira pas de se battre contre un groupe de burkinabè pour une raison ou une autre, il s’agira de défendre une Nation qui se voudrait désormais souveraine, digne et républicaine. C’est pour cela que le GIRP appelle le MPSR a prôné un dialogue de fraternité, de patriotisme et de réconciliation entre tous les Burkinabè. Le MPSR n’a pas le droit de commettre les erreurs du passé qui ont fait le lit de l’intolérance, des frustrations et même de l’extrémisme dans notre pays.

Une Nation se construit dans le temps, sur plusieurs générations, avec tous ses fils et toutes ses filles. Nous sommes tous des Burkinabè. Nous aimons le Burkina et nous devons nous battre pour que ce pays devienne un havre de paix.

Le MPSR doit aller au-delà des clivages politiques, religieux et régionalistes, pour instaurer une gouvernance qui prendra en compte le bien-être de tous les Burkinabè. Il n’y a pas deux solutions. Notre pays a trop souffert, les Burkinabè ont déjà payé le prix de la compromission, des erreurs et des divisions, et il nous faut désormais des hommes et des femmes neufs, convaincus de leur patriotisme et de leur attachement au bien-être des populations pour conduire notre pays vers un autre destin. Le Groupe d’Initiative pour la Refondation de la Patrie reste un cadre de patriotes animés par la seule volonté de proposer, par l’effort de la réflexion, un autre modèle de gouvernance au peuple burkinabè. C’est pourquoi le GIRP invite encore une fois de plus, tous les Burkinabè qui veulent apporter leur contribution au débat pour la refondation nationale à se joindre à ce cadre de réflexion afin qu’ensemble nous puissions envisager un autre avenir pour le Burkina Faso.

Vive le Faso, que Dieu bénisse le Burkina« 
                        
La Coordination

Minute.bf

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img

Articles connexes

Mali : Voici la liste des membres du gouvernement d’Abdoulaye Maïga

Les autorités maliennes ont rendu publique ce jeudi 21 novembre 2024, la liste des membres du nouveau Gouvernement...

Burkina : La loi portant révision de la Constitution promulguée

Le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a promulgué par décret ce jeudi 21 novembre 2024, la...

Mali : Choguel Maïga dénonce une cabale contre sa personne

Dans un message le mercredi 20 novembre 2024, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a réagi à...

Burkina/ASCE-LC : L’inspecteur du trésor, Lassané Compaoré nommé contrôleur général d’État

Le capitaine Ibrahim Traoré, dans un décret ce 20 novembre 2024, a nommé l'inspecteur du trésor, Lassané Compaoré,...