A l’occasion de la traditionnelle montée des couleurs à la Primature, ce lundi 2 octobre 2023, le Premier ministre, Apollinaire Kyélem de Tambela est revenu sur la question de la bonne gouvernance. Il a appelé les personnes « qui arpentent les couloirs des ministères pour solliciter des faveurs » auprès des membres du gouvernement à mettre fin à ces pratiques.
Selon le chef du gouvernement burkinabè, son équipe gouvernementale et même le président du Faso, sont assaillis de toute part, par des demandes de faveurs en tout genres. Une « attitude malsaine » dont il appelle les auteurs à mettre fin parce que, dit-il, la direction du pays a changé. « Je voudrais, à travers vous, m’adresser à tout le monde, que ce n’est pas la peine d’arpenter les couloirs des ministères pour demander une faveur au profit d’un recrutement, d’une mutation ou d’un marché public. Nous ne sommes pas là pour ça. Nous sommes là pour gouverner dans l’intérêt de tous et donner les mêmes chances à tout le monde. Que celui qui vient du village le plus reculé du Burkina Faso ait les mêmes chances que celui qui loge le plus près des dirigeants au Burkina Faso. C’est ce message que je voudrais transmettre. Parce que les membres du gouvernement, le premier ministre, le président du Faso, sont assaillis de toute part par des demandes parfois même insensées. C’est parce que vous connaissez la personne. Et ceux qui ne connaissent pas un ministre? Et ceux qui ne connaissent pas le premier ministre ? Et ceux qui ne connaissent pas le président du Faso ? Comment leurs affaires vont être gérées ? Si vous attendez que votre frère, votre ami quitte Sebba pour venir à Ouagadougou, mais qui va quitter Ouagadougou pour aller le remplacer à Sebba ? Celui qui va quitter Ouagadougou pour aller le remplacer à Sebba là, il n’est pas Burkinabè ? Il a les mêmes droits aussi. Nous sommes là pour gérer dans l’intérêt de tous et donner les mêmes chances à tout le monde dans l’égalité. Que chacun comprenne que celui qui se bat pour quelque chose c’est pour lui la chose. Vous ne pouvez pas rester dans votre coin dormir et puis vouloir venir prendre la place de plus méritant que vous », a fustigé Me Appolinaire Kyélem de Tambela.
S’il dit cela, selon lui, c’est parce que le drapeau doit susciter le sentiment général d’appartenance à la nation. Et pour que cela se réalise, dit-il, il faudrait que la majorité du peuple se reconnaissent dans le drapeau. Mais pour que le peuple se reconnaisse dans le drapeau, il faut d’abord que les dirigeants leur inspirent confiance. Cette confiance, selon Me de Tambela, passe nécessairement par la bonne gouvernance. « Pour que les dirigeants aient la confiance de la majorité, il faut que le pays soit gouverné de façon impartiale. Que le peuple n’ait pas l’impression que c’est cette catégorie qui profite au détriment de telle autre. C’est tel groupe qui profite au détriment de tel autre. Il faut que le peuple ressente l’impartialité des dirigeants à travers la gouvernance. Et c’est ce que nous voulons incarner », a soutenu Dr Kyélem de Tambela.
Pour lui, tous les fils et filles du Burkina Faso doivent être traités sur le même pieds. C’est en cela, estime-t-il, que va se renforcer le sentiment d’appartenance à cette Nation. « Parce que si nous gouvernons de façon non impartiale, le drapeau n’aura plus la même signification pour tout le monde et le drapeau ne sera plus défendu par la majorité des citoyens. Ceux qui sont au rond-point Ibrahim Traoré chaque fois, ceux qui ont dressé des drapeaux des quatre pays aux carrefours de Ouagadougou, ce sont des gens qui croient au drapeau, à l’impartialité de la gouvernance. Le jour où il se rendront compte que ceux qui gouvernent, gouvernent en faveur d’une catégorie de la population, ils vont se démarquer. Donc, pour avoir l’adhésion populaire nous sommes contraints de gouverner dans l’intérêt de tout le monde en respectant les lois et les règlements. C’est la seule façon pour que chacun se sente concerné par le drapeau et pour que le drapeau exprime la fierté de tout le monde, et qu’il soit défendu par tous », a conclu le chef du gouvernement burkinabè tout en souhaitant une bonne rentrée scolaire à tous les élèves et enseignants du Burkina Faso.
Oumarou KONATE
Minute.bf