Le ministre en charge de la Sécurité, le Commissaire divisionnaire Mahamadou Sana a présidé, ce jeudi 28 novembre 2024 à Ouagadougou, la 19e Assemblée générale (AG) du Comité national de Lutte contre la Drogue (CNLD). Une session qui va se pencher sur un projet de stratégie nationale de lutte contre la drogue au Burkina Faso.
317 tonnes de drogue de tout genre ont été saisies au Burkina Faso en 2023 par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), qui ont également interpellé et déféré 377 personnes devant les tribunaux pour les faits liés à la drogue. Ces statistiques avancés par le Secrétaire permanent du CNLD, Emmanuel Kaboré lui permettent d’alerter que chaque année, au Burkina Faso, « des centaines de jeunes » sont interpellés par les services de répression pour des faits liés à la drogue. Parmi eux, a-t-il déploré, des élèves « renvoyés des établissements scolaires » où ils devraient être pour apprendre « le savoir, le savoir-faire et le savoir-vivre ». Les plus chanceux, a-t-il tout même rassuré, sont « pris en charge par les services de santé pour des troubles liés à la consommation des substances psycho-actives ».
Par ce tableau, le SP-CNLD a expliqué pourquoi son institution et de nombreuses autres associations ont fait « du monde scolaire une cible privilégié », dans leur combat de lutte contre la drogue.
Partant, même si le ministre en charge de la sécurité et par ailleurs Président du CNLD, parlant du phénomène de la drogue, a relevé « qu’il y a une certaine réduction en termes de transit ou de consommation », il a regretté le fait que le phénomène reste d’actualité surtout dans le monde scolaire. En milieu scolaire, il a déploré une « situation particulièrement alarmante avec de nombreux élèves et étudiants interpellés pour consommation de drogue ».
Pis, la drogue, a poursuivi le ministre Sana, est « un problème de sécurité, mais aussi de santé publique ». Pour lui, « il est bien établi que la drogue et le terrorisme ont un lien ». Il a avancé qu’outre ses « impacts dévastateurs sur la santé des usagers », la drogue « alimente aussi la violence, l’insécurité, l’instabilité et la corruption », menaçant la sécurité et le développement socio-économique du Burkina Faso.
Alors que le phénomène est considéré comme un défi de développement socio-économique, le ministre Sana a fait remarque qu’en l’absence d’un document national d’orientation, les efforts du SP-CNLD et des organisations de lutte contre la drogue demeurent dispersés impactant leur efficacité. C’est dans ce contexte que son département s’est engagé à élaborer une stratégie nationale de lutte contre la drogue pour la période 2025-2029. Le processus d’élaboration du document, a rassuré le président du SP-CNLD, va du diagnostiquer à formulation d’une stratégie et de son plan d’action. Cette stratégie, est convaincu le ministre en charge de la sécurité, « permettra de mieux coordonner les actions du SP-CNLD et des autres structures impliquées » pour rendre ainsi la lutte contre la drogue « plus efficace ». Elle s’inscrit également dans l’opérationnalisation de la Politique de Sécurisation nationale (PSL) et déclinera une vision claire avec des choix stratégiques pour la lutte contre la drogue, s’est-il satisfait.
En attendant, le document est soumis à l’examen et à l’adoption les participants à cette 19e AG ordinaire du SP-CNLD. Et convaincu que cette nouvelle orientation marquera « un tournant décisif » dans les efforts pour combattre le fléau de la drogue, le ministre en charge de la sécurité a invité les participants à apporter leurs contributions qui permettront de dynamiser davantage la lutte.
Il faut signaler qu’au cours de cette session, sera également dressé le bilan du programme d’activités 2023 du SP-CNLD et présenté le Programme d’activités 2024.
Pour information, le SP-CNLD est l’organe national chargé de la prévention et de la lutte contre la drogue au Burkina Faso. Ces actions de prévention dans les écoles et autres, selon son Secrétaire permanent, ont permis de toucher plus de 80 000 personnes à travers le territoire national, de prendre en charge 2 114 personnes. 77 de ces personnes prises en charge ont également été formées pour leur réinsertion sociale.
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