Le Secrétariat Permanent des Organisations non Gouvernementales (SPONG) veut jouer sa partition dans la lutte contre les violations des droits humains au Burkina Faso. Il a procédé, ce jeudi 08 décembre 2022, au cours d’un atelier à Ouagadougou, à la mise en place d’une plateforme d’OSC dénommée « Telma », chargée d’identifier les cas de violations des droits de l’homme en vue de formuler des recommandations pertinentes et d’assurer l’interpellation des pouvoirs publics.
Le Burkina Faso traverse depuis 2015 une crise sécuritaire sans précédent. Cette situation a entraîné avec elle, une crise humanitaire avec une exacerbation des violations des droits humains notamment des femmes et des jeunes, dans les zones à fort défis sécuritaire. Pour le SPONG, structure qui a fait de la lutte contre ces violations l’une de ses priorités, un tel contexte nécessite la mise en place d’OSC plus fortes et plus structurées, disposant de niveaux de compétence accrus et mettant en œuvre des actions de qualité dans les domaines de la promotion et la protection des Droits Humains et la gouvernance démocratique.
C’est de là, selon la coordinatrice adjointe de cette structure, Fatimata Bancé, que la mise en place de cette plateforme tire toute son essence. « Cette plateforme répond au souci pour nous, de pouvoir échanger entre nos membres et les autres ONG et associations qui sont dans le pays et qui travaillent pour la même cause; de pouvoir échanger avec les pouvoirs publics en présentant nos données, nos évidences récoltées sur le terrain », a-t-elle déclaré.
Il s’agira plus concrètement, d’après ses dires, de mettre en place un mécanisme permettant d’identifier et d’indexer régulièrement, avec preuve à l’appui, des cas de violations des droits de l’homme observés sur le terrain au Burkina Faso, en vue de formuler des recommandations pertinentes et d’assurer l’interpellation des pouvoirs publics. « Nous voulons indexer spécifiquement les cas de violation des droits humains. On veut pouvoir faire remonter ça, avec des évidences, afin que ça serve à nos membres et aux autres structures, de base de plaidoyer auprès de qui de droit, de qui peut faire changer les choses. Nous voulons que lorsque nous publions des cas de violations, que ce soit avec des preuves. Lorsqu’on va sortir un document de cette plateforme, c’est que c’est un document qui peut servir pour faire du plaidoyer, parce que c’est du solide et que c’est soutenu par des données qui sont venues de la base », a-t-elle expliqué.
Aux dires de Madame Bancé, l’un des combats du SPONG est la lutte pour le respect des droits de l’homme. Et selon elle, l’état des lieux du respect de ces droits n’est pas des plus reluisants au Burkina Faso. « Déjà que les droits de l’homme n’étaient pas aussi respectés que cela, avec la situation sécuritaire, cela s’est aggravé et c’est devenu la priorité des priorités (…) La violation des droits humains a été exacerbée par la situation sécuritaire », a-t-elle indiqué tout en précisant que cette plateforme est ouverte à l’ensemble des membres du SPONG avec une priorité accordée à ceux qui interviennent dans des groupes thématiques tels que la santé, l’éducation et l’eau, l’hygiène et l’assainissement.
Elle sera aussi ouverte, a-t-elle ajouté, aux autres structures qui voudraient, au besoin, passer par le SPONG pour publier des cas de violations des droits humains, « à la condition qu’il y ait des évidences à l’appui et que les éléments fournis soient solides ».
Oumarou KONATE
Minute.bf